NEW SPIRIT, «GLORY GLORY HALLELUJAH »
(Ebony EGCD 2011 - Ebony Gospel records, 3 av. Florimont, CH-1820)
Chroniqué dans le Bulletin du HCF N° 540 (Février-Mars 2005) pages 16/17
We are climbing Jacob’s ladder, Songs that brought us through, Glory glory hallelujah, Joshua fit the battle of Jericho, Motherhess child, I can tell the world about this, Ev’ry time I feel the spirit, I’ve got to praise his name, Songs of inspiration, Piano spiritual trilogy, Spirit.
Ce groupe féminin, basé à Philadelphie, haut lieu de la musique religieuse, n’a pas encore rendu visite à l’Europe, ce devrait être fait le cette année. New Spirit réunit huit chanteuses (dont deux utilisent basse et batterie) sous la direction de Carol Frazier, ex-membre des Stars of Faith, qui tient le piano et l’orgue.
L’album, enregistré les 3 et 9 octobre 2004, débute en trombe avec We are climbing Jacob’s ladder où se succèdent presque toutes les solistes, d’abord Carol Frazier seule chante d’une belle voix grave puis est relayée par Joy Anderson, fougueuse et vibrante, ensuite par Louise Flemming avec mordant et véhémence, alors que le chœur s’anime de plus en plus, Carol Frazier revient alors au premier plan enfin Nneka Best apparaît avec virulence pour une conclusion s’achevant en fading.
Le medley Songs that brought us through enchaîne quatre titres: We’ve come this far by faith, chanté avec recueillement par l’ensemble puis Joy Anderson intervient sur I’ve decided ta make Jesus my choice soutenue par le piano et suivie par ses partenaires, elle passe ensuite à Lord keep me day by day, alors surgit Nneka Best, la voix la plus haute, décidément parfaite pour terminer dans la ferveur intense, stimulée par le chant et les claquements de mains du groupe. Dans l’autre medley, Songs of inspiration, intervient d’abord Joy Anderson au vocal incisif et convaincant dans Wonderful counselor et One day, la tension monte d’un cran avec Louise Flemming pour Since I laid my burdens down enfin Send it on down revient à Nneka Best qui, bien sûr, achève d’enflammer l’interprétation. Cette dernière prend, par ailleurs, la direction de Glory glory hallelujah, toujours de manière impétueuse et vibrante.
Le chœur, dans son ensemble, interprète I can tell the world about this avec subtilité, éclat et suspense, il donne aussi, a cappella, une version assez renversante de Joshua fit the battle of Jericho. Autre spiritual très connu, Motherless child, est dévolu à Joy Anderson seule qui s’exprime avec un accent dramatique sur un foisonnant accompagnement d’orgue et de piano. La directrice Carol Frazier est la vedette de I’ve got to praise his name cependant que ses chanteuses lui fournissent un fond sonore d’une étonnante intensité. Une autre soliste, Chiquita Green, se manifeste dans Ev’ry time I feel the spirit, très syncopé, sur lequel elle s’exprime d’une voix précise, un peu statique et néanmoins ardente alors que le lui propose un background chaleureux. Elle interprète également Spirit, avec répliques drues et impératives de ses consœurs. Piano spiritual trilogy, medley purement instrumental, fait entendre Carol Frazier au piano dans Ol’e time religion et au piano et à l’orgue dans This little light of mine et Soon I will be done with the troubles of the world.
André Vasset
Chroniqué dans le Bulletin du HCF N°541 (Avril 2005) page 24.
Extraits de la chronique de Jacques Canérot du Hot Club de France
Observant que les DVD de concerts jusqu'alors trouvables concernaient seulement les quinze dernières années de la vie de Ray Charles, bien des amateurs commençaient à douter de la parution de documents relatifs, sinon aux débuts de l'artiste, du moins à ceux de sa consécration internationale. Ce vidéodisque est de nature à combler leur attente : le 22 septembre 1963, veille de son trente-troisième anniversaire, Ray Charles donnait à Sao Paulo deux récitals retransmis par la télévision brésilienne….
….Au total, un DVD indispensable pour la qualité de la musique et du spectacle, la rareté du document et sa valeur de témoignage ; ceux qui n'ont connu que le Ray Charles des récentes décennies y trouveront un écho fidèle de ses premiers concerts en France au début des années 60, d'autant que la formation présente quelques similitudes avec celle qui se produisit à l'Olympia de Paris en mai 62. Si l'on admet que d'autres concerts de Ray Charles ont dû être télévisés lors de ses multiples tournées mondiales, souhaitons que celui de Sao Paulo suscite d'autres parutions, la sortie du film Ray * de Taylor Hackford ne peut que pérenniser l'intérêt pour l'art et la personnalité du « Genius ».
PAUL CHÉRON SEXTET
« BLACKSTICK » TBB Records 120, distribution Jazzophile-Jazztrade
Blackstick, Le Marchand de poissons, I had it but it’s all gone now, Polka dot stomp, I keep calling your name, What a dream, Egyptian fantasy, Georgia cabin, Quincy Street stomp, Little creole lullaby, Swing parade, Promenade aux Champs-Elysées, Old Stack O’ Lee blues, Spreading joy.
Le cher Paul Chéron, qui nous a gratifiés ces dernières années d’une belle série d’albums de son fameux Tuxedo Big Band, nous propose de l’écouter swinguer en petite formation comme du temps de son Banana Jazz, voilà plus de dix ans. Ces enregistrements récents (20 et 21 décembre 2004), sur des thèmes signés Sidney Bechet, ne pâlissent aucunement de la comparaison avec Soprano Summit de Bob Wilber et Kenny Davern. Paul Chéron et Jean-François Bonnel jouent de la clarinette et du soprano appuyés sur une rythmique attentive : Thierry Ohé au piano, Henri Chéron à la guitare, Pierre-Luc Puig à la contrebasse et Guillaume Nouaux à la batterie, tout ce joli monde appartient aussi au grand orchestre. La musique sonne fort agréablement, mais les parties des deux souffleurs ne sont guère séparées. Leur parenté de et d’esprit et leur excellence rendent l’identification délicate car les informations du boîtier restent muettes à ce sujet. Heureusement Henri Chéron était là pour confirmation.
Le disque s’ouvre avec Blackstick, après la traditionnelle introduction opéra bouffe, Paul Chéron et Jean-François Bonnel, tous deux à la clarinette, exposent le thème comme un seul homme. La communion de langage apparaît pleinement lors du dialogue en 8/8 qui débute avec Jean-François. On apprécie le robuste drumming de Guillaume Nouaux, très Zutty, qui apporte une coloration aussi rare que bienvenue à cette superbe interprétation.
On retrouve les deux clarinettes dans quatre autres p1ages, dont deux sur d’alertes tempos moyens : le superbe Polka dot stomp le thème à deux voix, les solos reviennent à Paul, puis à Jean-François et Thierry Ollé) et Spreading joy (thème, dont un passage renvoie aux Oignons) Paul prend deux chorus, Thierry un, Jean-François deux, échange entre la batterie et les deux clarinettes Paul commençant, chorus final des deux souffleurs, côte à côte, anche contre anche. Les deux complices s’expriment dans un très voisin, peut-être Paul paraît-il plus chaleureux et Jean-François plus audacieux. En tempo lent, dans Egyptian fantasy, après les deux thèmes en duo, Bonnel intervient en stop chorus sur le premier et Chéron de même sur le second. Le fort prenant Old Stack O’Lee blues fait survenir en solo successivement Paul Chéron, Thierry Ollé, Jean-François Bonnel, accompagné d’abord par la seule contrebasse, et Pierre-Luc Puig sur une pulsation de guitare.
Pour varier les plaisirs, Paul Chéron adopte le soprano dans la plupart des plages restantes. Ainsi, on le trouve, flamboyant, dans Quincy Street stomp brillamment secondé par la clarinette de Jean-François Bonnel ; piano, clarinette, soprano et batterie prennent ensuite un chorus en solo. La même organisation se retrouve berceuse Little creole lullaby qui se déroule dans un climat plein de tendresse. Dans Le Marchand de poissons, Chéron joue les deux thèmes au soprano, Bonnel le secondant à la clarinette, puis ii poursuit avec deux chorus, le premier avec contre-chant de clarinette, ensuite Bonnel surgit au soprano lui aussi pour un chorus, après le piano les deux sopranos dialoguent Paul commençant puis jouent ensemble, après le chorus de batterie ils reviennent conclure.
Se trouvent aussi deux plages en duo de soprano: I had it’s all gone now, dans lequel Paul mène et laisse ensuite le lead à Jean-François après le passage de contrebasse et Swing parade, à l’accent triomphant et au stimulant zutting de batterie, après le chorus de piano avec pont à la guitare, Paul conduit le chorus suivant et Jean-François le dernier.
Comme Jean-François Bonnel a plus d’un instrument dans son étui, il va également en extraire une trompette pour trois interprétations. Dans I keep calling your name, à l’accent nostalgique, Paul utilise la clarinette, il termine sur un chorus délicat, plein de feeling, précédé d’un excellent chorus de piano. Paul revient au soprano dans What a dream, il joue d’abord le thème avec pont par la trompette, puis les rôles s’inversent, ensuite chorus de soprano, de trompette et de piano, puis les deux souffleurs terminent en force après un bref dialogue et bien stimulés par la rythmique. Dans Promenade aux Champs-Elysées, comme précédemment le thème est joué avec Paul en leader au soprano puis une seconde fois avec Bonnel en leader, ensuite soprano, piano et trompette prennent chacun un chorus.
Les deux souffleurs sont absents de Georgia cabin consacré à Thierry Ollé qui montre une fois encore qu’il a atteint un niveau vraiment respectable. Voilà donc un superbe disque!
André Vasset
KIRK FLETCHER « SHADES 0F BLUE »
(Delta Groove DGPC 101)
Blues for Boo Boo, Bad boy, Welfare blues, Don't go no further, Club Zanzibar, Thats why l am cryin', Worried man blues, Country giri, Down home woman, Stranded in St. Louis, Little by little, My home is a prison. The River's invitation, Hip hug her.
Bonus tracks : You don't know, Club Zanzibar, Don't go no further.
Cette séance de ce jeune bluesman (27 ans lors de l'enregistrement) s'est déroulée en janvier et février 2003 pour le label Crosscut Records et a été rééditée en 2004 pour Delta Groove. Il est accompagné par, soit Jeff Turmes, soit Ronnie James Weber à la guitare basse, Red Young au piano ou à l'orgue, Kenny Sara ou Richard « Big Foot » Innes à la batterie. L'harmoniciste et chanteur Kim Wilson intervient dans six plages, le chanteur Finis Tasby dans quatre et la dernière vocaliste Janiva Magness dans cinq autres.
Même si ce recueil comporte des faiblesses, c'est une réussite par la qualité du jeu de guitare de Kirk Fletcher et par l'excellence de la section rythmique. La différence entre les deux batteurs est énorme : Kenny Sara a un drumming peu souple et manquant de timing alors que Innes est formidable de swing et est pour beaucoup dans la qualité du CD. C'est un batteur blanc inspiré des meilleurs batteurs de blues à savoir Fred Below, Odie Payne, Sonny Freeman et Earl Palmer.
Allons à l'essentiel pour dire que Welfare blues de Jimmy Dawkins est un petit bijou et constitue le sommet de l'album. Le morceau est pris en tempo lent avec un solo de guitare sandwiché par deux interventions de deux chorus chacun du chanteur Finis Tasby. Tout est de premier ordre et c'est le type d'interprétation qu'on réécoute avec le même plaisir. L'ombre de B.B. King plane tant pour Tasby que Fletcher (la pochette du CD nous apprend que l'album de King 'Live at the Regal' a été une référence pour notre artiste). L'inspiration principale de Kirk Fletcher est donc du côté de celui qui a eu et a la plus forte influence sur les guitaristes. Fletcher n'est pas seulement un excellent soliste mais sait aussi nourrir le chant de Tasby dans ce même blues et dans Down Home woman.
Bad boy, Country girl, Club Zanzibar (climat à la Little Walter), Down home woman, Stranded in St. Louis sont également de valeur et My home is in prison au climat pesant fait penser à John Lee Hooker. Il y aurait beaucoup d'autres choses à dire mais terminons par la qualité de la section rythmique en citant comme exemple Country girl et Bad boy, la pulsation redoublant d'effort après les vocaux de Kim Wilson (fort bon à l'harmonica par ailleurs).
Beaucoup d'amateurs ont été refroidis ces derniers temps par des prestations ou enregistrements laissant à désirer (morceaux peu palpitants, rythmique lourdingue, etc.) et seront ravis d'écouter du vrai blues avec en prime un jeune artiste qui s'exprime dans la tradition tout en gardant sa personnalité. Chers lecteurs du Bulletin ce CD est pour vous !
Jean LABAYE.
Chroniqué dans le Bulletin du HCF N° 550 (Février 2006) page 25/26
Storyville, dont le travail au service du jazz est à souligner, est en train de publier une très belle série de neuf CD — nous en sommes au 8e — concernant les enregistrements publics de l’immense pianiste qu’est Art Tatum. La moitié environ de ces enregistrements était parue en microsillons, sous de petites marques plus ou moins confidentielles comme Aircheck, Shoestring, Standard, Alamac et j’en passe. L’autre moitié est apparemment inédite, certaines .sessions n’étant même pas répertoriées dans l’ouvrage qui fait autorité en la matière : « Art Tatum — A guide to his recorded music » d’Arnold Laubich et Ray Spencer (Ed. Scarecrow Press). C’est donc un complément inestimable aux enregistrements en studio Decca —Brunswick, Verve, Capitol, etc., pour tous ceux qui se passionnent pour The Greatest of Them Ail. Et ils sont nombreux!
Pour les autres, à chacun de juger car on retrouve dans ces disques beaucoup de thèmes déjà enregistrés plusieurs fois par Tatum. Ce n’est cependant jamais inintéressant, car Art improvisait beaucoup d’une interprétation à l’autre et, à l’exception de quelques morceaux « figés » comme Humoresque, les thèmes sont souvent renouvelés de fond en comble. Il y a aussi un défaut qui peut gêner l’amateur non spécialisé, c’est qu’en général plus on racle les fonds de tiroir, plus la qualité technique se dégrade mais rassurez-vous, cela ne va jamais jusqu’à l’inaudible.
Pour ceux qui hésiteraient à acheter la série complète, il y a quand même quelques petites merveilles qui méritent le détour. C’est le cas des interprétations en trio — celui avec Tiny Grimes — contenues dans les deux premiers volumes. Mais pour tous les mordus qui n’ont pu acquérir les microsillons fantômes évoqués ci-dessus, cet ensemble est d’autant plus intéressant.
La présentation de chaque CD est très bien faite, les auteurs ayant eu la bonne idée non seulement de s’adjoindre Arnold Laubich comme conseiller et coordinateur, mais aussi d’utiliser sa numérotation discographique, ce qui évite toute confusion, redite, doublon... etc. Pour les inconditionnels du grand pianiste, dont je fais partie, voilà un travail de "salubrité publique "
Dominique Brigaud
Introduction by Ralph Sutton, Honeysuckle rose, Love lies, Echoes of spring, Everything happens to me, My blue heaven, Medley: Squeeze me, Ain’t misbehavin’, S’Posin’, Medley: Sophisticated Lady, I let a song go out of my heart, Ring dem bells, Viper’s drag, Just one of those things, I’m gonna sit right down and write myself a letter.
Ce disque est un enchantement. Le grand pianiste, au clavier du Bösendorfer, chantonnant, nous donne la plus fraîche et la plus vigoureuse musique qui soit, accompagné par l’indispensable Michael Silva, en 1988 à Amilly (Loiret) dans le cadre d’un concert organisé par le Hot Club du Gâtinais. Honeysuckle rose révèle d’emblée le toucher rond et ferme, la musicalité de Sutton. Ses introductions, souvent hors tempo, sont autant de mises en situation musicales qui rendent évident le tempo choisi et préparent notre plaisir. L’interprétation suivante, très lyrique, balance avec un swing souple. Echoes of Spring est plus allègre que ne le jouait Lhotzky mais moins poétique, l’ornementation est aussi différente. Le phrasé contrasté du pianiste, où l’on sent sous la douceur force retenue, trouve un écho constant dans l’accompagnement de Michael Silva: précision des accentuations, netteté du jeu aux balais, rapidité des réactions aux trouvailles de Ralph Sutton, cette batterie est toujours aérée, sans aucune surcharge, comme pourrait y être tenté un mauvais batteur soucieux d’occuper le terrain. Le duo Sutton-Silva fonctionne à merveille, sans à-coups, comme si les deux musiciens se connaissaient depuis longtemps, ce qui n’était pas le cas.
Toutes les interprétations sont belles le goût de l’auditeur lui fera préférer telle ou telle, le joli phrasé de Squeeze me ou Silva dans Ring dem bells, tel passage en stride ou le fantôme de Fats dans I’m gonna sit... Les deux derniers morceaux ont été captés pendant une répétition.
Pour enrichir votre audition de ce disque je vous suggère de (re)lire l’article de Jean-Marc Berlière consacré à ce concert et à la rencontre de nos artistes (Bulletin 380), ainsi que la nécrologie de Sutton faite par Louis Mazetier (Bulletin 529).
Nous avons beaucoup de disques de Ralph Sutton. Celui-ci est certainement un des meilleurs. L’enregistrement est transparent, mais la batterie aurait gagné à plus de niveau, la balance de votre amplificateur pourra y remédier.
Daniel Janissier
Frémeaux & Associés pour
CLAUDE BOLLING "COLLECTOR"
Coffret de 4 CD
Frémeaux & Associés FA 514
CD 1: Ellingtonia, With Rex Stewart, Grand Club Orchestra plays Ellington
CD 2: New Orleans Promenade, With Roy Eldridge, Grand Club Orchestra plays New Orleans
CD 3: Grand Club Orchestra plays Django Reinhardt, Grand Club Orchestra plays Claude Bolling's Originals
CD 4: Entretien avec Claude Bolling par Daniel Nevers et Patrick Frémeaux (29 Janvier 2003)
CD I : Let the lower lights be burning, There’s a fountain filled with blood, What a friend we have in Jesus, Amazing grace, I want Jesus to walk around my bedside, Royal telephone, Milky white way, His eye is on the sparrow, Wedding ceremony : Announcements/Because, Marriage prologue & benediction/Prayer, Wedding ceremony, Gospel train, Thank you Jesus, God don’t like it, So high
CD 2 : Come unto me, Have a little talk with Jesus, Tell him you saw me, When I first sought the Lord changes, The last mile of the way, Peace in the valley, Near the cross, In the garden, Let’s talk about Jesus, Old landmark, Pressing on, Never let go his hand, All alone with Christ the Lord, Let’s go on, I’ll meet you over yonder, How well do I remember, I just couldn’t be contented, Crying in the chapel, There’s peace in Korea, Feed me Jesus, Smile it through
Frémeaux & Associés pour
L'INTÉGRALE DJANGO REINHARDT
20 Coffrets de 20 CD
Frémeaux & Associés FA 301 à FA 320
Frémeaux & Associés pour
L'INTÉGRALE MAHALIA JACKSON
4 Coffrets de CD simple parus (à suivre)
Frémeaux & Associés FA 1311 à FA 1314
CD 1 (FA 1311): God's gonna separate the wheat from the tares, Oh my Lord, Keep me everyday, God shall wipe all tears away, I want to rest, He knows my heart, Wait until my changes come, I'm going to tell God, What could I do, Move on up a little higher (1 & 2), Even me, I have a friend, Dig a little deeper, Tired, If you see my saviour, In my home over there (x2), Amazing grace (x2), Since the fire started burning in my soul
CD 2 (FA 1312): Dig a little deeper, There's not a friend like Jesus, I can put my trust in Jesus, Let the power of the Holy Ghost fall on me, Child of a king, Get away Jordan, Walk with me (x2), Prayer changes things, Shall I meet you over yonder, The last mile of the way, Just over the hill (1 & 2), I do don't you, God answers prayers, I'm glad salvation is free, Do you know him, I'm getting nearer my home, I gave up everything to follow him, It pays to serve Jesus, These are they, He's the one
CD 3 (FA 1313): I walked into the garden, Bless this house, Go tell on the mountain, Silent night holy night, The Lord's prayer, Closer to me, How I got over, Just as I am, Jesus is with me, I bowed on my knees, City called Heaven, It is no secret, His eye is on the sparrow, God spoke on me, In the upper room (1 & 2), Said he would, He's my light, If you just keep still
CD 4 (FA 1314): I'm going down to the river, One day, I believe, Beautiful tomorrow (1 & 2), Consider me, What then, Hands of God, It's real, No matter how you pray, My cathedral, Walking to Jerusalem, I wonder if I will ever rest, Come to Jesus, Didn't it rain, I'm on my way to Canaan (1 & 2), My story, Run all the way, Nobody knows the trouble I've seen (x2)
(à suivre)
Close your eyes, Too late Now, Quasimodo, Lover come back to me, Dream dancing, Blue Lou, Some other time, You're a lucky guy, You're all the world for me, What’s new, l'm shooting high, Not exactly Paris.
Enregistré en mai 2003, voilà un disque comme on en fait bien rarement de nos jours: pratiquement pas de déchet, des solistes inspirés, une rythmique swingante, le tout dans une ambiance purement "jazz" tout au long de cette séance.
Warren Vaché est un remarquable trompettiste (cornettiste serait plus exact), d'une technique à couper le souffle, qui a miraculeusement échappé aux courants progressistes et n'a cessé de s'exprimer dans le plus pur langage du jazz, tout en forgeant son propre style, original et personnel, indice d'une forte individualité musicale. Par l'imagination, l'élégance de ses développements mélodiques, il appartient à la famille des Buck Clayton et autres Bill Coleman, mais sa virtuosité et sa rapidité d'exécution font également penser à Ruby Braff et plus encore à Charlie Shavers dont il n'est pas loin d'égaler l'extrême agilité et la précision (Blue Lou, You're all the world for me). En y ajoutant une belle sonorité moelleuse et sensible, parfaitement contrôlée dans tous les registres, vous comprendrez que l'on se trouve devant un trompettiste d'exception, d'un jazzman hors pair, toutes époques confondues.
En dehors des qualités propres au leader, le soutien d'une fort belle section rythmique n'est pas pour rien dans la réussite de cette séance d'enregistrement. Eddie Locke à la batterie, le doyen de l'équipe, fournit une partie dansante, d'une finesse et d'une élégance rares, dont l'apparente discrétion n'égale que la swing efficacité. Au piano, Bill Charlap dont le style "lacunaire" pourrait dérouter certains, apporte en réalité aux solistes un excellent soutien grâce à des harmonies subtiles et toujours appropriées; quant à ses solos, ne vous arrêtez surtout pas à une certaine apparence moderniste qui cache parfois une mise en place précise et des développements habiles toujours proches de la mélodie (You're a lucky guy). Dennis Irwin, à la contrebasse, complète de façon sûre et attentive cette section par ailleurs fort bien enregistrée.
Dans quatre des interprétations, le saxophoniste ténor Henry Allen vient se joindre au quartet. Cet encore jeune musicien - il n'a pas atteint la quarantaine - avait déjà fait forte impression, lors de son apparition sur la scène du jazz, au tout début des années 80. Son style est largement inspiré de Ben Webster et de Paul Gonsalves, avec un zeste de Don Byas, ce qui est suffisamment rare à notre époque pour devoir être souligné. Sa sonorité n'est sans doute pas aussi ample et belle que celle de ses aînés, mais son entente avec Warren Vaché, tant dans les contrechants qu'en "chase", est remarquable. Ses solos de Dream dancing et surtout de What’s new sont fort bien construits et racontent une histoire.
Les thèmes utilisés dans ce disque proviennent en grande partie du répertoire de la comédie musicale, comme le charmant I'm shooting high que Louis Armstrong avait enregistré en 1935. A l'exception de deux ou trois standards comme Lover come back to me ou Blue Lou, la plupart sont rarement joués, sans doute en raison de structures inhabituelles, telles que les 52 mesures du chorus de Dream dancing ou les 36 de You're all the world for me, qui déroutent quelque peu Bill Charlap au début de son solo.
Comme indiqué au début de cette chronique, il n'y a vraiment pas beaucoup de déchet dans ce remarquable album, si ce n'est une ballade quelque peu soporifique (Some other time) prise dans un tempo trop lent et Lover come back to me où les solistes ne trouvent pas leur niveau habituel d'inspiration. Même le thème tarabiscoté de Quasimodo, écrit par Charlie Parker, se trouve comme transfiguré tant Warren Vaché sait donner un accent jazz aux clichés les plus boppisants. Mais la palme revient aux étincelantes interprétations que sont Blue Lou et You're the world to me, ainsi qu'au swingant You're a lucky guy avec sa coda puissamment riffée et le très dansant et mélodieux Dream dancing qui donne fort justement son titre à ce superbe recueil.
Dominique Brigaud
ILLINOIS JACQUET QUARTET LIVE AT SCHAFFHAUSSEN, SWITZERLAND 18/3/1978
(Storyville 101 8357)
Chroniqué dans le Bulletin du HCF N° 533 (Juin 2004) page 25
Dans cet enregistrement en concert, deux grands musiciens, Illinois Jacquet et Hank Jones sont en vedette, soutenus par l’efficace et inventif batteur J.C. Heard et par le bassiste George Duvivier. Ce dernier, qui n’a d’ailleurs ni la musicalité ni la mise en place d’un Blanton, est le point noir de ce très beau CD car sa basse, exagérément amplifiée ou mal enregistrée, gêne parfois l’audition des solistes. Les morceaux qui lui sont dévolus (Jack the Bear et George’s blues) en sont totalement gâchés. La part d’ombre évacuée, tout le reste est du plus haut niveau, ce qui ne saurait étonner de la part de musiciens de cette trempe, de plus très en forme ce soir-là avec certainement un très bon public.
Hank Jones est seul soliste dans A sentimental mood et Salin doll (seule interprétation bissée). Une merveille. Sauf ceux de Duvivier et un excitant Cute pris en main par J.C. Heard, le reste est pour Jacquet, au sommet de son art. Tout y est, l’aisance, la technique, l’expression, l’impeccable développement des idées, toutes plus belles les unes que les autres, jouées avec un swing impérieux. Le solo de Things ain’t what they used to be, Blues from Louisiana joué avec un suprême abandon, le malicieux I wanna blow, blues dans lequel il chante avec un swing enthousiasmant, B1ue and sentimental dans lequel apparaît sa filiation avec Herschel Evans. Tout serait à citer; tout ce que fait Jacquet est à écouter. C’est un plaisir de parler ensuite d’une telle musique.
Henri Sofroniades
PRIX MUSICIENS FRANÇAIS DE JAZZ 2004
MICHEL MARDIGUIAN & JACQUES MONTEBRUNO
(Clarinet Connection)
“IF I HAD YOU”
Disque autoproduit
Chroniqué dans le Bulletin du HCF N° 534 (Juillet/Août 2004) page 25
If I had you, As I live, Blues in the air, Nagasaki, A smo-oth one, Louisiana, The Mooche, Waste no tears.
L’excellent clarinettiste Michel Mardiguian que l’on eut, notamment l’occasion d’apprécier au sein des Louis Ambassadors d’Irakli, a fondé depuis longtemps le groupe Clarinet Connection (deux clarinettistes devant une rythmique) qui eut une vie épisodique avec des participants différents. Actuellement, il réunit Michel Mardiguian et Jacques Montebruno (cl), Laurent Bajata (g), Claude Quibel (b) et Philippe Merville (d) un quintette qui a enregistré, en juin 2003, les remarquables interprétations de ce CD.
Michel Mardiguian et Jacques Montebruno possèdent ce son chaleureux que l’on n’a plus guère l’opportunité d’entendre aujourd’hui et ils soufflent avec une connivence primesautière, chacun dans son propre , Mardiguian puissant genre Bechet, Montebruno doux genre Jimmie Noone. La prise de son les sépare fort peu, même si Montebruno sort plutôt par le haut-parleur de gauche et son compère à droite. La rythmique accomplit discrètement son travail avec un guitariste qui apporte une coloration Django, inattendue et bienvenue. Il prend quelques solos, autrement ce sont les clarinettes qui se tiennent constamment au premier plan.
Sur des tempos agréables, Montebruno assure le plus souvent la première voix lors des exposés, Mardiguian conjugue la seconde voix avec pertinence. Ainsi dans If I had you, après quoi Laurent Bajata prend un chorus de guitare délicieusement fleuri, dans le chorus suivant les deux clarinettes alternent Montebruno commençant, et on termine sur une reprise du thème. Sur un semblable tempo semi lent, le premier thème de Blues in the air est conduit par Montebruno, le thème se partage entre Mardiguian et Montebruno, ensuite trois chorus : Mardiguian (superbement développé), Bajata, Montebruno, puis retour au thème. Les trois thèmes de The Mooche sont par Mardiguian à l’accent éclatant, ensuite Montebruno prend deux chorus chargés d’émotion (blues en mineur), Bajata (2 chorus), Mardiguian (un chorus) et retour aux thèmes.
Waste no tears, seul morceau lent de l’album, est tout au long joué nonchalamment à deux voix, Mardiguian conduisant de façon vibrante (dans ce seul titre le guitariste est Didier Court). Trois agréables interprétations utilisent un tempo moyen, les thèmes sont exposés en duo avec Montebruno en leader, les chorus suivants revenant — dans As long as I live à Montebruno (dansant, aérien), le suivant partagé entre Bajata et Mardiguian, riffs - dans A smo-oth one échange 4/4 pleins de vivacité entre Bajata et Mardiguian, Montebruno, riffs avec pont par Mardiguian - dans Louisiana (avant le thème, le couplet est joué à l’unisson) Montebruno qui se promène avec aisance, Bajata, Mardiguian plein de contrastes seul avec la basse, retour au couplet et thème. Une seule plage se déroule sur tempo vif, Nagasaki, Montebruno reste leader dans l’exposé puis les chorus se répartissent en dialogue 4/4 Mardiguian/Montebruno, Bajata, riffs avec réponses de la basse, riffs avec réponses de la batterie et retour au thème.
Ce remarquable album par une formation de composition particulièrement séduisante est disponible auprès de Michel Mardiguian, 2 allée des Châtaigniers, 78470 St Rémy les Chevreuse.
André Vasset
Undecided, The man I love, Oh, lady be good, Nice work if you can get it, Take the A train, Blue violin, They can’t take that away from me, Somebody loves me, S’ wonderful, Nice and warm, Strike up the band.
Extraits de la chronique publiée dans le Bulletin du HCF N° 537 (Mars 2004), page 22.
- THE AMERICAN FOLK BLUES FESTIVAL 1962-1966, Volume 1
(Universal Music - Hip-O Records 986092.6):
( Universal Music - Hip-O Records 986092.7):
Bien que ces deux DVD soient vendus séparément, ils sont complémentaires :
plusieurs artistes figurent à la fois sur l'un et sur l'autre - dans des contextes différents - et les emprunts aux diverses tournées de l'AFBF se répartissent
sur les deux volumes. Il s'agit là d'éditions précieuses à plus d'un titre : ces documents étaient introuvables depuis quatre décennies ; ils présentent des artistes dont les images sur scène, pour nombre d'entre eux, sont peu répandues ; la reproduction est soignée et l'information des livrets précise, abondante et illustrée ; enfin ces volumes portent témoignage sur une époque où les bluesmen étaient conviés plutôt chichement en Europe.
Deux volumes indispensables, présentant des artistes de premier plan qui contribuèrent à l'élargissement - sans doute même au renouvellement - de l'intérêt pour le blues en Europe.
Jacques Canérot
Extraits de la chronique publiée dans le Bulletin du HCF N° 537 (Mars 2004), page 22.
- THE AMERICAN FOLK BLUES FESTIVAL 1962-1966, Volume 1
(Universal Music - Hip-O Records 986092.6):
( Universal Music - Hip-O Records 986092.7):
Bien que ces deux DVD soient vendus séparément, ils sont complémentaires :
plusieurs artistes figurent à la fois sur l'un et sur l'autre - dans des contextes différents - et les emprunts aux diverses tournées de l'AFBF se répartissent
sur les deux volumes. Il s'agit là d'éditions précieuses à plus d'un titre : ces documents étaient introuvables depuis quatre décennies ; ils présentent des artistes dont les images sur scène, pour nombre d'entre eux, sont peu répandues ; la reproduction est soignée et l'information des livrets précise, abondante et illustrée ; enfin ces volumes portent témoignage sur une époque où les bluesmen étaient conviés plutôt chichement en Europe.
Deux volumes indispensables, présentant des artistes de premier plan qui contribuèrent à l'élargissement - sans doute même au renouvellement - de l'intérêt pour le blues en Europe.
Jacques Canérot
THE AMERICAN FOLK BLUES FESTIVAL 1962-1969
Volume 3 – Universal Music - HIP-O Rec. 986289.8
Extraits de la chronique publiée dans le Bulletin du HCF N° 537 (Novembre 2004) page 25
CD I : Let the lower lights be burning, There’s a fountain filled with blood, What a friend we have in Jesus, Amazing grace, I want Jesus to walk around my bedside, Royal telephone, Milky white way, His eye is on the sparrow, Wedding ceremony : Announcements/Because, Marriage prologue & benediction/Prayer, Wedding ceremony, Gospel train, Thank you Jesus, God don’t like it, So high
CD 2 : Come unto me, Have a little talk with Jesus, Tell him you saw me, When I first sought the Lord changes, The last mile of the way, Peace in the valley, Near the cross, In the garden, Let’s talk about Jesus, Old landmark, Pressing on, Never let go his hand, All alone with Christ the Lord, Let’s go on, I’ll meet you over yonder, How well do I remember, I just couldn’t be contented, Crying in the chapel, There’s peace in Korea, Feed me Jesus, Smile it through
Frémeaux & Associés pour
L'INTÉGRALE DJANGO REINHARDT
20 Coffrets de 20 CD
Frémeaux & Associés FA 301 à FA 320
Frémeaux & Associés pour
L'INTÉGRALE MAHALIA JACKSON
4 Coffrets de CD simple parus (à suivre)
Frémeaux & Associés FA 1311 à FA 1314
CD 1 (FA 1311): God's gonna separate the wheat from the tares, Oh my Lord, Keep me everyday, God shall wipe all tears away, I want to rest, He knows my heart, Wait until my changes come, I'm going to tell God, What could I do, Move on up a little higher (1 & 2), Even me, I have a friend, Dig a little deeper, Tired, If you see my saviour, In my home over there (x2), Amazing grace (x2), Since the fire started burning in my soul
CD 2 (FA 1312): Dig a little deeper, There's not a friend like Jesus, I can put my trust in Jesus, Let the power of the Holy Ghost fall on me, Child of a king, Get away Jordan, Walk with me (x2), Prayer changes things, Shall I meet you over yonder, The last mile of the way, Just over the hill (1 & 2), I do don't you, God answers prayers, I'm glad salvation is free, Do you know him, I'm getting nearer my home, I gave up everything to follow him, It pays to serve Jesus, These are they, He's the one
CD 3 (FA 1313): I walked into the garden, Bless this house, Go tell on the mountain, Silent night holy night, The Lord's prayer, Closer to me, How I got over, Just as I am, Jesus is with me, I bowed on my knees, City called Heaven, It is no secret, His eye is on the sparrow, God spoke on me, In the upper room (1 & 2), Said he would, He's my light, If you just keep still
CD 4 (FA 1314): I'm going down to the river, One day, I believe, Beautiful tomorrow (1 & 2), Consider me, What then, Hands of God, It's real, No matter how you pray, My cathedral, Walking to Jerusalem, I wonder if I will ever rest, Come to Jesus, Didn't it rain, I'm on my way to Canaan (1 & 2), My story, Run all the way, Nobody knows the trouble I've seen (x2)
(à suivre)
Jesus can fix it, Sinner man, Jesus, Swing low sweet chariot, Get away Jordan, Just a closer walk with thee, Jesus is all, Amazing grace, Lord I want to thank you, God is using me, Oh Lord have mercy, Lord give me strength, Two wings.
Le groupe féminin de gospel The Inspirational Charms, fondé en 1981 à Chicago et dirigé par Marguerite Ewell Gatling, a été enregistré en diverses occasions sur les plages de cet album. Les deux titres les plus anciens (octobre 1994) sont accompagnés par piano, orgue, guitare basse et batterie un peu envahissante. Dans Jesus can fix it, Marguerite Gatling conduit d’une voix puissante et vibrante avec répliques de ses trois partenaires. Elle est le leader habituel du groupe avec Debbie McClennon celle-ci, à la voix plus sombre, étant en vedette dans Jesus is all avec le soutien des autres chanteuses.
Le groupe comprend cinq chanteuses et sonne effectivement de façon plus dense dans les six plages qui datent de décembre 2002, toujours avec présence d’une rythmique sauf dans Just a closer walk with thee, chanté a cappella avec une ardente Marguerite Gatling en soliste. Elle conduit Sinner man où son entourage fournit un chœur parallèle et Swing low sweet chariot à la fois recueilli et fervent. Debbie McClennon montre un irrésistible abattage dans Jesus, enlevé en tempo rapide, et chante de manière empoignante dans Amazing grace où le chœur évolue avec nonchalance. Enfin, une autre chanteuse, Helen Wilks, assure vigoureusement la direction de Get away Jordan cependant que les autres répètent un riff devenant fascinant.
Les cinq dernières plages, enregistrées en direct à la Gatling’s Chapel de Chicago, en mai 1997, se déroulent dans une ambiance stimulante. Dans God is using me et Two wings, conduits par Marguerite Gatling et dans Oh Lord have mercy par Helen Wilks on retrouve ce soutien par riffs obsédants créant une tension affolante. Le chant de Debbie McClennon dans Lord I want to thank you et de Marguerite Gatling dans Lord give me strength s’enflamme appuyé par leurs partenaires qui répondent avec une véhémence contagieuse.
Ebony Gospel Records, 3, av. Florimont, CH-1820 Montreux, Suisse
André VassetBulletin du HCF N°527 - 11/03 Page 13
LOUIS MAZETIER "THE PIANO STARTS TALKING"
(Jazz Connaisseur JCCD 0243-2, distribution Jazztrade):
Keep your temper, Warm valley, Just before daybreak, Morning air, Feeling lonesome, F minor stride, Sweet smile, Reflections in D, Mister Joe, Pinetop's boogie woogie, Music on my mind, I ain't got nobody, Nothin', Memories of you, Sweet patootie blues, Erroll's bounce.
A.V.
Bulletin du HCF N°528- 12/03 Page 19
SWEET MAMA "LIVE !" (Djaz Records 730-2, distribution DAM)
Ce second album du Paris Swing Orchestra a été enregistré les 15 et 16 décembre 2002 au jazz club Lionel-Hampton de l'hôtel Méridien Etoile de Paris. On retrouve avec plaisir cet excellent big band, de surcroît quasi inchangé depuis sa dernière apparition en disque, l'unique modification étant le remplacement de Didier Desbois par Gérard Meissonnier dans le double rôle d'alto et de membre du trio vocal. Cette stabilité règle le problème de l'homogénéité de la formation, toujours remarquablement précise, bien en place et poussée par une rythmique souple et énergique. La présence de bons solistes achève de rendre l'orchestre fort attrayant, d'autant qu'il dispose d'arrangements constamment efficaces.
Après l'indicatif rondement mené, au cours duquel les volubiles alto de Marc Richard et ténor de Nicolas Montier encadrent le trombone tranquille de Patrick Bacqueville, ce dernier expose nonchalamment I'll see you in my dreams sur un fond orchestral stimulant, laisse sa place au trio vocal (Christophe Davot, Gérard Siffert, Gérard Meissonnier) puis à Michel Bonnet un peu couvert par l'ensemble qui poursuit pour conclure. Le trio vocal apparaît également, de façon brève, généralement pour un chorus, dans Say si si, Marie, St. Louis blues, Opus one, ces deux derniers particulièrement plaisants.
Quelques morceaux sont réservés aux spécialités mettant un soliste en lumière, ainsi Marc Richard dans Is you is or is you ain't my baby, de Louis Jordan, où brille son jeu d'alto, dense et vibrant. Il récidive à la clarinette, de manière moins convaincante, dans Clarinet madness. Patrick Bacqueville interprète Just a though you were here avec sensibilité, tendresse, s'interrompant pour quelques touches de piano. Sans être spécialement perspicace on peut se douter que La Chevaucherie fantastique est consacrée à la contrebasse de Gilles Chevaucherie, et aussi que Boy meets horn va permettre à Michel Bonnet de rencontrer Rex Stewart enfin que Body and soul donnera l'occasion à Nicolas Montier de saluer Coleman Hawkins de façon profondément chaleureuse.
L'orchestre se distingue dans Flying home. Après l'exposé du thème par l'ensemble (et Jacques Schneck sur le pont), Christophe Davot prend trois swinguants chorus de guitare, le ténor de Pierre-Louis Cas lui succède, après trois chorus au cours desquels il s'échauffe de plus en plus, il place le chorus de Jacquet, puis un autre porté par les riffs qui se déclenchent alors puis se poursuivent cependant que la trompette de James Powell évolue dans l'aigu. Notons aussi Pennies from heaven présenté par Jacques Schneck au piano puis par l'orchestre et par le vocal de Bacqueville suivi par Marc Richard à l'alto, Bacqueville au trombone, Christophe Davot à la guitare et l'ensemble final. Azure baigne dans une prenante atmosphère ellingtonienne et dans Bugle call rag, allègrement enlevé, les solos reviennent à Nicolas Montier, Michel Bonnet, Patrick Bacqueville et Marc Richard.
A.V.
Extraits de la chronique publiée dans le Bulletin du HCF N° 537 (Mars 2004), page 22.
- THE AMERICAN FOLK BLUES FESTIVAL 1962-1966, Volume 1
(Universal Music - Hip-O Records 986092.6):
( Universal Music - Hip-O Records 986092.7):
Bien que ces deux DVD soient vendus séparément, ils sont complémentaires :
plusieurs artistes figurent à la fois sur l'un et sur l'autre - dans des contextes différents - et les emprunts aux diverses tournées de l'AFBF se répartissent
sur les deux volumes. Il s'agit là d'éditions précieuses à plus d'un titre : ces documents étaient introuvables depuis quatre décennies ; ils présentent des artistes dont les images sur scène, pour nombre d'entre eux, sont peu répandues ; la reproduction est soignée et l'information des livrets précise, abondante et illustrée ; enfin ces volumes portent témoignage sur une époque où les bluesmen étaient conviés plutôt chichement en Europe.
Deux volumes indispensables, présentant des artistes de premier plan qui contribuèrent à l'élargissement - sans doute même au renouvellement - de l'intérêt pour le blues en Europe.
Jacques Canérot
Extraits de la chronique publiée dans le Bulletin du HCF N° 537 (Mars 2004), page 22.
- THE AMERICAN FOLK BLUES FESTIVAL 1962-1966, Volume 1
(Universal Music - Hip-O Records 986092.6):
( Universal Music - Hip-O Records 986092.7):
Bien que ces deux DVD soient vendus séparément, ils sont complémentaires :
plusieurs artistes figurent à la fois sur l'un et sur l'autre - dans des contextes différents - et les emprunts aux diverses tournées de l'AFBF se répartissent
sur les deux volumes. Il s'agit là d'éditions précieuses à plus d'un titre : ces documents étaient introuvables depuis quatre décennies ; ils présentent des artistes dont les images sur scène, pour nombre d'entre eux, sont peu répandues ; la reproduction est soignée et l'information des livrets précise, abondante et illustrée ; enfin ces volumes portent témoignage sur une époque où les bluesmen étaient conviés plutôt chichement en Europe.
Deux volumes indispensables, présentant des artistes de premier plan qui contribuèrent à l'élargissement - sans doute même au renouvellement - de l'intérêt pour le blues en Europe.
Jacques Canérot
THE AMERICAN FOLK BLUES FESTIVAL 1962-1969
Volume 3 – Universal Music - HIP-O Rec. 986289.8
Extraits de la chronique publiée dans le Bulletin du HCF N° 537 (Novembre 2004) page 25
CD I : Let the lower lights be burning, There’s a fountain filled with blood, What a friend we have in Jesus, Amazing grace, I want Jesus to walk around my bedside, Royal telephone, Milky white way, His eye is on the sparrow, Wedding ceremony : Announcements/Because, Marriage prologue & benediction/Prayer, Wedding ceremony, Gospel train, Thank you Jesus, God don’t like it, So high
CD 2 : Come unto me, Have a little talk with Jesus, Tell him you saw me, When I first sought the Lord changes, The last mile of the way, Peace in the valley, Near the cross, In the garden, Let’s talk about Jesus, Old landmark, Pressing on, Never let go his hand, All alone with Christ the Lord, Let’s go on, I’ll meet you over yonder, How well do I remember, I just couldn’t be contented, Crying in the chapel, There’s peace in Korea, Feed me Jesus, Smile it through
Frémeaux & Associés pour
L'INTÉGRALE DJANGO REINHARDT
20 Coffrets de 20 CD
Frémeaux & Associés FA 301 à FA 320
Frémeaux & Associés pour
L'INTÉGRALE MAHALIA JACKSON
4 Coffrets de CD simple parus (à suivre)
Frémeaux & Associés FA 1311 à FA 1314
CD 1 (FA 1311): God's gonna separate the wheat from the tares, Oh my Lord, Keep me everyday, God shall wipe all tears away, I want to rest, He knows my heart, Wait until my changes come, I'm going to tell God, What could I do, Move on up a little higher (1 & 2), Even me, I have a friend, Dig a little deeper, Tired, If you see my saviour, In my home over there (x2), Amazing grace (x2), Since the fire started burning in my soul
CD 2 (FA 1312): Dig a little deeper, There's not a friend like Jesus, I can put my trust in Jesus, Let the power of the Holy Ghost fall on me, Child of a king, Get away Jordan, Walk with me (x2), Prayer changes things, Shall I meet you over yonder, The last mile of the way, Just over the hill (1 & 2), I do don't you, God answers prayers, I'm glad salvation is free, Do you know him, I'm getting nearer my home, I gave up everything to follow him, It pays to serve Jesus, These are they, He's the one
CD 3 (FA 1313): I walked into the garden, Bless this house, Go tell on the mountain, Silent night holy night, The Lord's prayer, Closer to me, How I got over, Just as I am, Jesus is with me, I bowed on my knees, City called Heaven, It is no secret, His eye is on the sparrow, God spoke on me, In the upper room (1 & 2), Said he would, He's my light, If you just keep still
CD 4 (FA 1314): I'm going down to the river, One day, I believe, Beautiful tomorrow (1 & 2), Consider me, What then, Hands of God, It's real, No matter how you pray, My cathedral, Walking to Jerusalem, I wonder if I will ever rest, Come to Jesus, Didn't it rain, I'm on my way to Canaan (1 & 2), My story, Run all the way, Nobody knows the trouble I've seen (x2)
(à suivre)
(Djaz DJ 724-2, distribution DAM)
Till Tom spécial, Jivin' the vibes, One sweet letter from you, l'm in the mood for swing, Shoe shiner's drag. Four or five times, Star dust, Memories of Hamp, Anytime at all, Air mail spécial, Midnight sun, The rnood that l'm in, Tiss boogie, Flying home.Bonne nouvelle : l'excellent orchestre réuni par Claude Tissendier, en hommage à Lionel Hampton, a enregistré un disque ! Mauvaise nouvelle : il est paru le jour où Hampton est disparu ! La plupart des interprétations de cet album, enregistré les 21 et 22 mai 2002, s'inspirent de morceaux de la somptueuse série qu’Hampton grava pour RCA de 1937 à 1941. Autour de Claude Tissendier (as, cl) se tiennent : Patrick Artero (tp), Didier Desbois (as), Dominique Vernhes, François Penot (ts), Jacques Schneck (p), Nicolas Peslier (g), Pierre-Yves Sorin (b), Sylvain Glevarec (d). Quant au vibraphone il est animé par Bernard Rabaud que l'on a connu au piano et qui s'acquitte parfaitement de son rôle, bien dans l'esprit du maître (maître dont personne n'approcha l'extraordinaire talent).
L'album s'ouvre sur un prometteur Till Tom spécial, lancé avec allant par Patrick Artero poussé par la pulsation généreuse d'une rythmique fringante et porté par des ensembles alléchants. Ensuite le vibraphone swingue un chorus relayé par Claude, lumineux à l'alto, Patrick Artero incisif, Nicolas Pesler captivant puis François Penot avant que des ensembles réjouissants ne viennent conclure. Cette interprétation ne pâlit absolument pas de sa comparaison avec son modèle. C'est aussi le cas pour Jivin' the vibes (ou vibres), Four or five times et The mood that l'm in, dont les originaux ne contenaient d'ailleurs pas de moment exceptionnels.
l'm in the mood for swing, Shoe shinner's drag et Anytime at all provenaient d'une séance d'Hampton marquée par la e de Benny Carter dont la personnalité élégante et subtile correspond bien à celle de Claude Tissendier. On imagine que celui-ci prit plaisir à mettre au point les évolutions de la section des saxes dans ces trois plages. On y rencontre aussi d'excellentes interventions des solistes : Didier Desbois et Dominique Vernîtes dans l'm in the mood for swing, Claude Tissendier et Nicolas Peslier dans Shoe shiner's drag, Nicolas et Didier dans Anytime at all. On retrouve également l'empreinte de Benny Carter dans les ensembles de saxes de One sweet letter from you où brillent les solos de Dominique Vernhes, ondulant, et Claude, plein de grâce mélodique. On pouvait se passer du vocal qui, cepen dant, donne l'occasion à Patrick Artero de fournir un contre-chant persuasif.
Quatre titres ont été inspirés par des morceaux de bravoure de Lionel Hampton : deux solos de vibraphone pleins de feeling (Star dust, accompagné par la rythmique et Midnight sun déroulé sur un chaleureux fond orchestral) et deux swingers (Air mail spécial, joué avec fougue et superbe solo de guitare, et Flying home bien arrangé notamment sur le solo d'illinois Jacquet). Certes Hampton avait enregistré ce dernier thème en petite formation mais, là Claude Tissendier a considéré les fameuses versions en grand orchestre.
Restent deux plages originales où règne toujours l'esprit Hampton : Memories of Hamp, signé Bernard Rabaud, prestement enlevé, et Tiss hoogie, signé Claude Tissendier. Ce dernier s'ouvre avec la guitare approuvée par des claquements de mains, puis des riffs du vibraphone avec réponses orchestrales et enfin des solos et ensembles joliment swingués.
Un splendide et fidèle hommage à un géant.
Bulletin du hcf – N°514 – 07/2002 – page 11
PIERRE CALLIGARIS, " HAPPY FEET "
(Jazzirade SL-CD-5090distribution M.A.D.)
Happy feet, Montigny, Mayalen boogie, Love me with a feeling, Runnin' wild, It had to be you, Rose of the Rio Grande, There'll be some changes made, Sweet Lorraine, Robin's boogie, Sophie, Squeeze me, Ain't misbehavin', Ain't she sweet, Ballade pour Sophie, I got rhythm.Depuis des années les amis et admirateurs de Pierre Calligaris lui rebattaient les oreilles afin qu'un disque en solo vienne prouver aux amateurs ignorants qu'il était un pianiste exceptionnel. Voilà enfin l'album qui met en lumière son talent peu commun ! II s'agit d'un enregistrement en public pris durant un concert donné à Rouen le 4 mars 2001 en compagnie de son fils Robin à la batterie.
Dès la première plage, Happy feet, l'auditeur est ravi par le stride d'une souplesse aérienne et par cette incroyable facilité qui génère un swing réjouissant. Le stride de Runnin' wild, Rosé of the Rio Grande, Ain't she sweet montre de même dynamisme, élégance et feeling étonnants. Pierre Calligaris excelle dans tous les domaines. Ainsi Mayalen boogie et Robin's boogie lui fournissent l'occasion de confirmer que, contrairement au jeu mécanique de la plupart des spécialistes actuels, il conserve en interprétant le boogie une aisance souveraine dans l'agilité de sa main gauche et la succession de riffs excitants.
Le côté énergique de son jeu ne saurait dissimuler sa profonde émotion, par exemple dans Montigny, après l'exposé du thème (de sa composition), il prend trois chorus admirables évoquant par instant, dans un autre , la fluidité et la limpidité de Willie Smith Le Lion. Sur des tempos semi-lents voisins, il manifeste tendresse et délicatesse dans Love me with a feeling, calme et nonchalance dans There'll be some changes made (faisant place à un swing impérieux lorsque le tempo devient plus rapide), charme dans Sweet Lorraine joué avec une poigne énergique et développé avec brio, musicalité à la Fats Waller dans lt had to be you, Sophie et Ballade pour Sophie.
Cet aspect Fats dans l'allégresse et le swing nonchalant se retrouve évidemment dans les deux thèmes du maître qu'il enchaîne : Squeeze me et Ain’t misbehavin’. La batterie de Robin Calligaris accompagne bien le piano paternel avec discrétion et efficacité. Elle est en évidence dans les échanges de I got rythm .
John's idea, Every tub, Harvard blues, Yeahmen, Fiesta in blue, Roseland shuffle, Jumpin' Jim/Jive at five, Tickle toc, Eventide, 9:20 spécial, High tide One o'clock jump.
Voilà longtemps que Michel Pastre entretenait le projet de former un grand orchestre, depuis trois ans il a réalisé ce rêve matérialisé aujourd'hui par ce premier album. L'orchestre sonne déjà plaisamment et il faut souhaiter que sa composition reste le plus stable possible et qu'il connaisse suffisamment d'engagements afin que sa cohésion se renforce encore, que les ensembles acquièrent toujours plus de mordant, de précision, de décontraction et que la rythmique carbure à plein régime. Le répertoire est tout entier placé sous le signe de Count Basie, un choix judicieux car cette musique enthousiasmante confère à l'album une unité fort agréable.
Le disque s'ouvre avec John's idea aux ensembles allègrement enlevés où s'insèrent des solos de Michel Pastre, brillamment développés, de François Biensan, dans un tranchant très plaisant, Fabrice Eulry, Nicolas Montier excellent au ténor d’une sonorité plus mate que celle du chef. François Biensan a trouvé là un environnement qui lui permet de s'exprimer avec bonheur, il le confirme plus loin dans Fiesta in blue qui le met en vedette, superbe, élégant, sur un somptueux fond sonore, et aussi dans Every tub avec un côté plus tendu. Dans High tide il siffle joliment un chorus et participe à des échanges dans le suivant.
Michel Pastre également jubile à la tête de son orchestre, en se gardant toutefois de tirer la couverture à lui, n'apparait en solo que dans la moitié des plages, il swingue avec punch et virulence dans Every tub, Roseland shuffle, One o'clock jump, joue le blues avec un feeling empoignant dans Harvard blues et se livre à une conversation passionnante avec son compère Nicolas Montier dans Tickie toe (là on entend Pastre à gauche et Montier à droite). Nicolas au jeu plus sinueux intervient remarquablement dans Yeah men et 9:20 spécial. Philippe Chagne au baryton se montre à son avantage dans Jive at five et dans Eventide où il est seul soliste. Quant à Daniel Huck, invité dans High tide, il swingue un splendide chorus servi avec une sonorité délectable et se livre à un scat délirant avec Patrick Bacqueville. Ce dernier est l'auteur de solos de trombone.
Sans surprise on le trouve swinguant magistralement avec un accent irrésistible dans Harvard blues et déchaîné dans One o'clock jump. Les autres solistes parfois moins sollicités sont tous de bon aloi : Nicolas Dary (as), Guy Bonne (cl, as), Fabien Mary (tp) et bien sur Fabrice Eulry pertinent au piano.
Un disque prometteur et d'une belle homogénéité.
Ce second album du Paris Swing Orchestra a été enregistré les 15 et 16 décembre 2002 au jazz club Lionel-Hampton de l'hôtel Méridien Etoile de Paris. On retrouve avec plaisir cet excellent big band, de surcroît quasi inchangé depuis sa dernière apparition en disque, l'unique modification étant le remplacement de Didier Desbois par Gérard Meissonnier dans le double rôle d'alto et de membre du trio vocal. Cette stabilité règle le problème de l'homogénéité de la formation, toujours remarquablement précise, bien en place et poussée par une rythmique souple et énergique. La présence de bons solistes achève de rendre l'orchestre fort attrayant, d'autant qu'il dispose d'arrangements constamment efficaces.
Après l'indicatif rondement mené, au cours duquel les volubiles alto de Marc Richard et ténor de Nicolas Montier encadrent le trombone tranquille de Patrick Bacqueville, ce dernier expose nonchalamment I'll see you in my dreams sur un fond orchestral stimulant, laisse sa place au trio vocal (Christophe Davot, Gérard Siffert, Gérard Meissonnier) puis à Michel Bonnet un peu couvert par l'ensemble qui poursuit pour conclure. Le trio vocal apparaît également, de façon brève, généralement pour un chorus, dans Say si si, Marie, St. Louis blues, Opus one, ces deux derniers particulièrement plaisants.
Quelques morceaux sont réservés aux spécialités mettant un soliste en lumière, ainsi Marc Richard dans Is you is or is you ain't my baby, de Louis Jordan, où brille son jeu d'alto, dense et vibrant. Il récidive à la clarinette, de manière moins convaincante, dans Clarinet madness. Patrick Bacqueville interprète Just a though you were here avec sensibilité, tendresse, s'interrompant pour quelques touches de piano. Sans être spécialement perspicace on peut se douter que La Chevaucherie fantastique est consacrée à la contrebasse de Gilles Chevaucherie, et aussi que Boy meets horn va permettre à Michel Bonnet de rencontrer Rex Stewart enfin que Body and soul donnera l'occasion à Nicolas Montier de saluer Coleman Hawkins de façon profondément chaleureuse.
L'orchestre se distingue dans Flying home. Après l'exposé du thème par l'ensemble (et Jacques Schneck sur le pont), Christophe Davot prend trois swinguants chorus de guitare, le ténor de Pierre-Louis Cas lui succède, après trois chorus au cours desquels il s'échauffe de plus en plus, il place le chorus de Jacquet, puis un autre porté par les riffs qui se déclenchent alors puis se poursuivent cependant que la trompette de James Powell évolue dans l'aigu. Notons aussi Pennies from heaven présenté par Jacques Schneck au piano puis par l'orchestre et par le vocal de Bacqueville suivi par Marc Richard à l'alto, Bacqueville au trombone, Christophe Davot à la guitare et l'ensemble final. Azure baigne dans une prenante atmosphère ellingtonienne et dans Bugle call rag, allègrement enlevé, les solos reviennent à Nicolas Montier, Michel Bonnet, Patrick Bacqueville et Marc Richard.
A.V.
Extraits de la chronique publiée dans le Bulletin du HCF N° 537 (Mars 2004), page 22.
- THE AMERICAN FOLK BLUES FESTIVAL 1962-1966, Volume 1
(Universal Music - Hip-O Records 986092.6):
( Universal Music - Hip-O Records 986092.7):
Bien que ces deux DVD soient vendus séparément, ils sont complémentaires :
plusieurs artistes figurent à la fois sur l'un et sur l'autre - dans des contextes différents - et les emprunts aux diverses tournées de l'AFBF se répartissent
sur les deux volumes. Il s'agit là d'éditions précieuses à plus d'un titre : ces documents étaient introuvables depuis quatre décennies ; ils présentent des artistes dont les images sur scène, pour nombre d'entre eux, sont peu répandues ; la reproduction est soignée et l'information des livrets précise, abondante et illustrée ; enfin ces volumes portent témoignage sur une époque où les bluesmen étaient conviés plutôt chichement en Europe.
Deux volumes indispensables, présentant des artistes de premier plan qui contribuèrent à l'élargissement - sans doute même au renouvellement - de l'intérêt pour le blues en Europe.
Jacques Canérot
Extraits de la chronique publiée dans le Bulletin du HCF N° 537 (Mars 2004), page 22.
- THE AMERICAN FOLK BLUES FESTIVAL 1962-1966, Volume 1
(Universal Music - Hip-O Records 986092.6):
( Universal Music - Hip-O Records 986092.7):
Bien que ces deux DVD soient vendus séparément, ils sont complémentaires :
plusieurs artistes figurent à la fois sur l'un et sur l'autre - dans des contextes différents - et les emprunts aux diverses tournées de l'AFBF se répartissent
sur les deux volumes. Il s'agit là d'éditions précieuses à plus d'un titre : ces documents étaient introuvables depuis quatre décennies ; ils présentent des artistes dont les images sur scène, pour nombre d'entre eux, sont peu répandues ; la reproduction est soignée et l'information des livrets précise, abondante et illustrée ; enfin ces volumes portent témoignage sur une époque où les bluesmen étaient conviés plutôt chichement en Europe.
Deux volumes indispensables, présentant des artistes de premier plan qui contribuèrent à l'élargissement - sans doute même au renouvellement - de l'intérêt pour le blues en Europe.
Jacques Canérot
THE AMERICAN FOLK BLUES FESTIVAL 1962-1969
Volume 3 – Universal Music - HIP-O Rec. 986289.8
Extraits de la chronique publiée dans le Bulletin du HCF N° 537 (Novembre 2004) page 25
CD I : Let the lower lights be burning, There’s a fountain filled with blood, What a friend we have in Jesus, Amazing grace, I want Jesus to walk around my bedside, Royal telephone, Milky white way, His eye is on the sparrow, Wedding ceremony : Announcements/Because, Marriage prologue & benediction/Prayer, Wedding ceremony, Gospel train, Thank you Jesus, God don’t like it, So high
CD 2 : Come unto me, Have a little talk with Jesus, Tell him you saw me, When I first sought the Lord changes, The last mile of the way, Peace in the valley, Near the cross, In the garden, Let’s talk about Jesus, Old landmark, Pressing on, Never let go his hand, All alone with Christ the Lord, Let’s go on, I’ll meet you over yonder, How well do I remember, I just couldn’t be contented, Crying in the chapel, There’s peace in Korea, Feed me Jesus, Smile it through
Frémeaux & Associés pour
L'INTÉGRALE DJANGO REINHARDT
20 Coffrets de 20 CD
Frémeaux & Associés FA 301 à FA 320
Frémeaux & Associés pour
L'INTÉGRALE MAHALIA JACKSON
4 Coffrets de CD simple parus (à suivre)
Frémeaux & Associés FA 1311 à FA 1314
CD 1 (FA 1311): God's gonna separate the wheat from the tares, Oh my Lord, Keep me everyday, God shall wipe all tears away, I want to rest, He knows my heart, Wait until my changes come, I'm going to tell God, What could I do, Move on up a little higher (1 & 2), Even me, I have a friend, Dig a little deeper, Tired, If you see my saviour, In my home over there (x2), Amazing grace (x2), Since the fire started burning in my soul
CD 2 (FA 1312): Dig a little deeper, There's not a friend like Jesus, I can put my trust in Jesus, Let the power of the Holy Ghost fall on me, Child of a king, Get away Jordan, Walk with me (x2), Prayer changes things, Shall I meet you over yonder, The last mile of the way, Just over the hill (1 & 2), I do don't you, God answers prayers, I'm glad salvation is free, Do you know him, I'm getting nearer my home, I gave up everything to follow him, It pays to serve Jesus, These are they, He's the one
CD 3 (FA 1313): I walked into the garden, Bless this house, Go tell on the mountain, Silent night holy night, The Lord's prayer, Closer to me, How I got over, Just as I am, Jesus is with me, I bowed on my knees, City called Heaven, It is no secret, His eye is on the sparrow, God spoke on me, In the upper room (1 & 2), Said he would, He's my light, If you just keep still
CD 4 (FA 1314): I'm going down to the river, One day, I believe, Beautiful tomorrow (1 & 2), Consider me, What then, Hands of God, It's real, No matter how you pray, My cathedral, Walking to Jerusalem, I wonder if I will ever rest, Come to Jesus, Didn't it rain, I'm on my way to Canaan (1 & 2), My story, Run all the way, Nobody knows the trouble I've seen (x2)
(à suivre)