(Djaz DJ 724-2, distribution DAM)
Till Tom spécial, Jivin' the vibes, One sweet letter from you, l'm in the mood for swing, Shoe shiner's drag. Four or five times, Star dust, Memories of Hamp, Anytime at all, Air mail spécial, Midnight sun, The rnood that l'm in, Tiss boogie, Flying home.Bonne nouvelle : l'excellent orchestre réuni par Claude Tissendier, en hommage à Lionel Hampton, a enregistré un disque ! Mauvaise nouvelle : il est paru le jour où Hampton est disparu ! La plupart des interprétations de cet album, enregistré les 21 et 22 mai 2002, s'inspirent de morceaux de la somptueuse série qu’Hampton grava pour RCA de 1937 à 1941. Autour de Claude Tissendier (as, cl) se tiennent : Patrick Artero (tp), Didier Desbois (as), Dominique Vernhes, François Penot (ts), Jacques Schneck (p), Nicolas Peslier (g), Pierre-Yves Sorin (b), Sylvain Glevarec (d). Quant au vibraphone il est animé par Bernard Rabaud que l'on a connu au piano et qui s'acquitte parfaitement de son rôle, bien dans l'esprit du maître (maître dont personne n'approcha l'extraordinaire talent).
L'album s'ouvre sur un prometteur Till Tom spécial, lancé avec allant par Patrick Artero poussé par la pulsation généreuse d'une rythmique fringante et porté par des ensembles alléchants. Ensuite le vibraphone swingue un chorus relayé par Claude, lumineux à l'alto, Patrick Artero incisif, Nicolas Pesler captivant puis François Penot avant que des ensembles réjouissants ne viennent conclure. Cette interprétation ne pâlit absolument pas de sa comparaison avec son modèle. C'est aussi le cas pour Jivin' the vibes (ou vibres), Four or five times et The mood that l'm in, dont les originaux ne contenaient d'ailleurs pas de moment exceptionnels.
l'm in the mood for swing, Shoe shinner's drag et Anytime at all provenaient d'une séance d'Hampton marquée par la e de Benny Carter dont la personnalité élégante et subtile correspond bien à celle de Claude Tissendier. On imagine que celui-ci prit plaisir à mettre au point les évolutions de la section des saxes dans ces trois plages. On y rencontre aussi d'excellentes interventions des solistes : Didier Desbois et Dominique Vernîtes dans l'm in the mood for swing, Claude Tissendier et Nicolas Peslier dans Shoe shiner's drag, Nicolas et Didier dans Anytime at all. On retrouve également l'empreinte de Benny Carter dans les ensembles de saxes de One sweet letter from you où brillent les solos de Dominique Vernhes, ondulant, et Claude, plein de grâce mélodique. On pouvait se passer du vocal qui, cepen dant, donne l'occasion à Patrick Artero de fournir un contre-chant persuasif.
Quatre titres ont été inspirés par des morceaux de bravoure de Lionel Hampton : deux solos de vibraphone pleins de feeling (Star dust, accompagné par la rythmique et Midnight sun déroulé sur un chaleureux fond orchestral) et deux swingers (Air mail spécial, joué avec fougue et superbe solo de guitare, et Flying home bien arrangé notamment sur le solo d'illinois Jacquet). Certes Hampton avait enregistré ce dernier thème en petite formation mais, là Claude Tissendier a considéré les fameuses versions en grand orchestre.
Restent deux plages originales où règne toujours l'esprit Hampton : Memories of Hamp, signé Bernard Rabaud, prestement enlevé, et Tiss hoogie, signé Claude Tissendier. Ce dernier s'ouvre avec la guitare approuvée par des claquements de mains, puis des riffs du vibraphone avec réponses orchestrales et enfin des solos et ensembles joliment swingués.
Un splendide et fidèle hommage à un géant.
Bulletin du hcf – N°514 – 07/2002 – page 11
PIERRE CALLIGARIS, " HAPPY FEET "
(Jazzirade SL-CD-5090distribution M.A.D.)
Happy feet, Montigny, Mayalen boogie, Love me with a feeling, Runnin' wild, It had to be you, Rose of the Rio Grande, There'll be some changes made, Sweet Lorraine, Robin's boogie, Sophie, Squeeze me, Ain't misbehavin', Ain't she sweet, Ballade pour Sophie, I got rhythm.Depuis des années les amis et admirateurs de Pierre Calligaris lui rebattaient les oreilles afin qu'un disque en solo vienne prouver aux amateurs ignorants qu'il était un pianiste exceptionnel. Voilà enfin l'album qui met en lumière son talent peu commun ! II s'agit d'un enregistrement en public pris durant un concert donné à Rouen le 4 mars 2001 en compagnie de son fils Robin à la batterie.
Dès la première plage, Happy feet, l'auditeur est ravi par le stride d'une souplesse aérienne et par cette incroyable facilité qui génère un swing réjouissant. Le stride de Runnin' wild, Rosé of the Rio Grande, Ain't she sweet montre de même dynamisme, élégance et feeling étonnants. Pierre Calligaris excelle dans tous les domaines. Ainsi Mayalen boogie et Robin's boogie lui fournissent l'occasion de confirmer que, contrairement au jeu mécanique de la plupart des spécialistes actuels, il conserve en interprétant le boogie une aisance souveraine dans l'agilité de sa main gauche et la succession de riffs excitants.
Le côté énergique de son jeu ne saurait dissimuler sa profonde émotion, par exemple dans Montigny, après l'exposé du thème (de sa composition), il prend trois chorus admirables évoquant par instant, dans un autre , la fluidité et la limpidité de Willie Smith Le Lion. Sur des tempos semi-lents voisins, il manifeste tendresse et délicatesse dans Love me with a feeling, calme et nonchalance dans There'll be some changes made (faisant place à un swing impérieux lorsque le tempo devient plus rapide), charme dans Sweet Lorraine joué avec une poigne énergique et développé avec brio, musicalité à la Fats Waller dans lt had to be you, Sophie et Ballade pour Sophie.
Cet aspect Fats dans l'allégresse et le swing nonchalant se retrouve évidemment dans les deux thèmes du maître qu'il enchaîne : Squeeze me et Ain’t misbehavin’. La batterie de Robin Calligaris accompagne bien le piano paternel avec discrétion et efficacité. Elle est en évidence dans les échanges de I got rythm .
John's idea, Every tub, Harvard blues, Yeahmen, Fiesta in blue, Roseland shuffle, Jumpin' Jim/Jive at five, Tickle toc, Eventide, 9:20 spécial, High tide One o'clock jump.
Voilà longtemps que Michel Pastre entretenait le projet de former un grand orchestre, depuis trois ans il a réalisé ce rêve matérialisé aujourd'hui par ce premier album. L'orchestre sonne déjà plaisamment et il faut souhaiter que sa composition reste le plus stable possible et qu'il connaisse suffisamment d'engagements afin que sa cohésion se renforce encore, que les ensembles acquièrent toujours plus de mordant, de précision, de décontraction et que la rythmique carbure à plein régime. Le répertoire est tout entier placé sous le signe de Count Basie, un choix judicieux car cette musique enthousiasmante confère à l'album une unité fort agréable.
Le disque s'ouvre avec John's idea aux ensembles allègrement enlevés où s'insèrent des solos de Michel Pastre, brillamment développés, de François Biensan, dans un tranchant très plaisant, Fabrice Eulry, Nicolas Montier excellent au ténor d’une sonorité plus mate que celle du chef. François Biensan a trouvé là un environnement qui lui permet de s'exprimer avec bonheur, il le confirme plus loin dans Fiesta in blue qui le met en vedette, superbe, élégant, sur un somptueux fond sonore, et aussi dans Every tub avec un côté plus tendu. Dans High tide il siffle joliment un chorus et participe à des échanges dans le suivant.
Michel Pastre également jubile à la tête de son orchestre, en se gardant toutefois de tirer la couverture à lui, n'apparait en solo que dans la moitié des plages, il swingue avec punch et virulence dans Every tub, Roseland shuffle, One o'clock jump, joue le blues avec un feeling empoignant dans Harvard blues et se livre à une conversation passionnante avec son compère Nicolas Montier dans Tickie toe (là on entend Pastre à gauche et Montier à droite). Nicolas au jeu plus sinueux intervient remarquablement dans Yeah men et 9:20 spécial. Philippe Chagne au baryton se montre à son avantage dans Jive at five et dans Eventide où il est seul soliste. Quant à Daniel Huck, invité dans High tide, il swingue un splendide chorus servi avec une sonorité délectable et se livre à un scat délirant avec Patrick Bacqueville. Ce dernier est l'auteur de solos de trombone.
Sans surprise on le trouve swinguant magistralement avec un accent irrésistible dans Harvard blues et déchaîné dans One o'clock jump. Les autres solistes parfois moins sollicités sont tous de bon aloi : Nicolas Dary (as), Guy Bonne (cl, as), Fabien Mary (tp) et bien sur Fabrice Eulry pertinent au piano.
Un disque prometteur et d'une belle homogénéité.
Cet album a été enregistré les 12 août et 5 octobre 2000 à Chicago, la ville d'où sont originaires les Brown Sisters, réunissant les cinq filles (jeunes !) du pasteur Ben Brown : Adrienne, Andréa, Lavette, Phyllis et Vanessa. Elles sont accompagnées par Sylvester Harper, piano, Terrence Williams, batterie, et l'orgue joué par Andréa. En outre, celle-ci conduit l'ensemble dans plus de la moitié des interprétations. Elle entame, seule avec son orgue, God will take care of you hors tempo, de façon recueillie avant que ses partenaires ne la rejoignent dans une gradation impressionnante, puis les sœurs entrent en tempo, chantant avec une insistance et une conviction irrésistibles.
Andréa démarre aussi The Blood seule en s'accompagnant à l'orgue puis le groupe se met en action animé par une flamme extraordinaire. Sur un tempo vif, elle et ses sœurs débordent d'un enthousiasme et d'un dynamisme peu communs dans Ride on King Jesus, Everytime I feel the spirit et aussi Where you there et Give it all back.
Andréa chante King Jesus is listening a cappella avec Vanessa et toutes deux se partagent le lead du medley : Amazing grace, plein de ferveur, Jésus is the answer, réfléchi, Amen joliment swingué et pour conclure, un ardent This little light of mine. Andréa partage aussi la direction de Whisper a prayer avec Phyllis dont la voix est plus haute. Dans Blessed assurance, hors tempo sur accompagnement d'orgue et de batterie, Adrienne, Vanessa et Andréa chantent avec une profonde émotion.
Pour sa part Vanessa, dont la voix montre un vibrato très marqué, conduit May the Lord God bless you et Just a closer walk with thee, superbement enlevés sur des tempos nonchalants et, en tempo vif, Make a joyful noise et Yes l know Jesus, sur lesquels elle est un peu moins heureuse, mais elle se déchaîne dans le véhément I'm satisfied with Jesus qu'elle partage avec Adrienne. Lavette dirige un seul morceau, le dernier,I've got a feeling, interprété avec une fougue étourdissante.
A.V.
Le magique Paul Chéron ne cessera jamais de nous surprendre et de nous ravir. Ces dernières années nous lui sommes redevables d'exaltants moments de joie, avec diverses formules, en concert et en disque. Pour s'en tenir aux enregistrements de son Tuxedo Big Band (déjà un miracle en soi), en 1994 il nous ressuscite magistralement la musique de Jimmie Lunceford, deux ans plus tard il creuse la même veine avec un succès croissant, encore une paire d'années et apparaît un époustouflant CD à la Chick Webb avec une étonnante Mariannick Fitzgerald, en 2000 il revient nous enthousiasmer sur des arrangements inédits de Fletcher Henderson.
Et maintenant, toujours imprévu et superbe, le voilà en visite chez Louis Armstrong avec la complicité d'Irakli qui depuis longtemps rêvait, sans y croire, de participer à pareille fête. Une nouvelle fois Paul Chéron a transcrit, arrangé et adapté des enregistrements du grand orchestre de Louis provenant d'émissions radio, d'où un mélange de titres rares et de standards. Ainsi le Tuxedo Big Band en les exécutant, avec un swing lumineux, a offert à Irakli un environnement idéal et inespéré, une occasion de donner la mesure de son talent qui va enfin en époustoufler plus d'un. Après quelques concerts, ils concoctèrent le présent album en septembre dernier.
Dès le premier morceau, Keep on jumpin', on est saisi par le swing : un appel de la trompette d'Irakli auquel répond Tuxedo avec euphorie avant d'exposer le thème puis de procurer aux solistes - Irakli, Paul Chéron, Thierry Ollé, Jean-François Bonnel - un accompagnement Dilatant, souligné par l'excitante batterie de Jean-Luc Guiraud. Irakli, qui s'exprime naturellement dans le langage d'Armstrong, est évidemment le plus sollicité. Souvent il expose le thème en swinguant de façon nonchalante avec un accent empoignant : Exactly like you, Lazy River, Ican't give you, Sleepy time. Il prend des solos inspirés : Is you is..., Slender tender and tall, Old man Mose, Dear old Southland avec sourdine sur tapis déroulé par les saxes. Il lui revient de conclure, devant généralement un ensemble orchestral somptueux : Ain't misbehavin', Exactly like you, Sunny side, Sleepy time, When the saints... Irakli n'est pas le seul soliste, on entend ça et là Thierry Ollé au piano, Laurent Hotta au trombone et, bien sûr, Paul Chéron impeccable à l'alto (I can't give you, Perdido...) et Jean-François Bonnel remarquable au ténor (When the saints, Perdido...). La chanteuse Valérie Perez intervient brièvement dans cinq plages.
A noter aussi dans Easy as you go, l'excellente prestation du trompette Jérôme Etcheberry qui nous avait séduit lorsque nous l'avions découvert au festival de Bayonne 1999 (Bulletin 486, p. 27). Tout l'orchestre joue avec une générosité et un son d'ensemble incomparables. Ecoutez, par exemple la luxuriante section des saxes, très sollicitée, dans Lazy River, If I could be with you, Don't sweetheart me, Sleepy time... La rythmique prodigue un soutien sans faille portée par l'impérieuse batterie de Jean-Luc Guiraud aussi pertinent pour accompagner les solistes que pour propulser l'orchestre (I can't give you, Don't sweetheart me, etc.). De surcroît il chante plaisamment (Exactly like you, When the saints) sans jamais se départir de son humour, irrésistible dans Old man Mose. En ajoutant une qualité sonore exceptionnelle on obtient une immense réussite.
Chapeau et merci Monsieur Chéron, Et bravo Monsieur Irakli!
John's idea, Every tub, Harvard blues, Yeahmen, Fiesta in blue, Roseland shuffle, Jumpin' Jim/Jive at five, Tickle toc, Eventide, 9:20 spécial, High tide One o'clock jump.
Voilà longtemps que Michel Pastre entretenait le projet de former un grand orchestre, depuis trois ans il a réalisé ce rêve matérialisé aujourd'hui par ce premier album. L'orchestre sonne déjà plaisamment et il faut souhaiter que sa composition reste le plus stable possible et qu'il connaisse suffisamment d'engagements afin que sa cohésion se renforce encore, que les ensembles acquièrent toujours plus de mordant, de précision, de décontraction et que la rythmique carbure à plein régime. Le répertoire est tout entier placé sous le signe de Count Basie, un choix judicieux car cette musique enthousiasmante confère à l'album une unité fort agréable.
Le disque s'ouvre avec John's idea aux ensembles allègrement enlevés où s'insèrent des solos de Michel Pastre, brillamment développés, de François Biensan, dans un tranchant très plaisant, Fabrice Eulry, Nicolas Montier excellent au ténor d’une sonorité plus mate que celle du chef. François Biensan a trouvé là un environnement qui lui permet de s'exprimer avec bonheur, il le confirme plus loin dans Fiesta in blue qui le met en vedette, superbe, élégant, sur un somptueux fond sonore, et aussi dans Every tub avec un côté plus tendu. Dans High tide il siffle joliment un chorus et participe à des échanges dans le suivant.
Michel Pastre également jubile à la tête de son orchestre, en se gardant toutefois de tirer la couverture à lui, n'apparait en solo que dans la moitié des plages, il swingue avec punch et virulence dans Every tub, Roseland shuffle, One o'clock jump, joue le blues avec un feeling empoignant dans Harvard blues et se livre à une conversation passionnante avec son compère Nicolas Montier dans Tickie toe (là on entend Pastre à gauche et Montier à droite). Nicolas au jeu plus sinueux intervient remarquablement dans Yeah men et 9:20 spécial. Philippe Chagne au baryton se montre à son avantage dans Jive at five et dans Eventide où il est seul soliste. Quant à Daniel Huck, invité dans High tide, il swingue un splendide chorus servi avec une sonorité délectable et se livre à un scat délirant avec Patrick Bacqueville. Ce dernier est l'auteur de solos de trombone.
Sans surprise on le trouve swinguant magistralement avec un accent irrésistible dans Harvard blues et déchaîné dans One o'clock jump. Les autres solistes parfois moins sollicités sont tous de bon aloi : Nicolas Dary (as), Guy Bonne (cl, as), Fabien Mary (tp) et bien sur Fabrice Eulry pertinent au piano.
Un disque prometteur et d'une belle homogénéité.
Cet album a été enregistré à La Nouvelle-Orléans lors de plusieurs séances, en février, avril et mai 1999, par un trio poursuivant une passionnante tradition. Le superbe drummer Trevor Richards, disciple de Zutty (cf. Bulletin 460), est entouré d'un remarquable pianiste, David Boeddinghaus et d'un surprenant jeune musicien créole (né en 1969) Evan Christopher, une découverte !
La clarinette de ce dernier possède une sonorité chaude et fluide, un accent chantant et un swing pétillant sur tempo moyen, rappelant parfois Albert Nicholas ; Alice blue gown, I'm so in love with you. Do you ever think of me, Make believe, When. Sur tempo lent on apprécie son vibrato émouvant et sa sonorité profonde (A lull at dawn), dommage qu'alors il soit par moments un peu déclamatoire et statique (Just another dream). Mais l'étonnement ne s'arrête pas là.
Dans Back in your own backyard, Evan Christopher utilise le saxo alto avec, là aussi une sonorité dorée et ample, un jeu jubilant à la Benny Carter vraiment splendide. Et dans If dreams come true il adopte le ténor pour se révéler encore extra, volumineux, dans un plein de fougue et de swing (même s'il n'a pas tout à fait l'aisance dont il fait preuve à l'alto). Son épanouissement est facilité par la présence à ses côtés de deux partenaires idéaux .
David Boeddinghaus (né en 1955) est également une révélation, son jeu de piano, en solo comme à l'accompagnement montre une solidité et une pertinence réjouissantes. C'est le type de pianiste ayant puisé aux meilleures sources (Morton, Fats, Hines...) dont le purement jazz présente un confort extrême, tel était le cas du regretté Henri Chaix ou de Butch Thompson, le pianiste du précédent CD du trio Trevor Richards (cf. Bulletin 489).
Enfin Trevor Richards fournit une partie de batterie d'une efficacité rare, surtout de nos jours. Sa pulsation sur la grosse caisse permet de se passer de contrebasse et il soutient ses partenaires avec une diversité et un choix de moyens captivants. Exemple : la façon dont il accompagne les solos de piano dans Vieux Carré et Do you ever think of me. Les quelques passages qu'il s'accorde en solo restent toujours superbement cohérents et mélodiques.
Un disque prometteur d'un beau trio que l'on aimerait bien entendre en direct.
A.V.
A Munich David Paquette avaitété enregistré le 22 mai 1997 en solo absolu, ce qui permetd'apprécier encore mieux la plénitude et le dynamisme de son .. Sa voix embrumée, fort prenante, ressemble de façon frappante à celle de Red Richards.Même sur les tempos très lents il tient constamment l'auditeur en baleine, là où ses confrères n'hésitent pas à l'anesthésier.
Les morceaux avec vocal laissent toujours une large place aux solos de piano. On reste admiratif devant l'étonnante variété de son jeu, parfois dans une même interprétation (Exactly like you), et son amplitude, écoutez ronfler le piano dans Make me a pallet on the floor. On le trouve tour à tour recueilli (That old feeling), débordant d'émotion (Out in thé cold again, Home fire), exubérant (I want a little girl), jouant le blues avec une verve et un jaillissement renversants (Blues for Roosevelt, dédié à son mentor Roosevelt Sykes).
Quatre plages ne sont pas chantées : Get it over with, un boogie vigoureusement enlevé en évitant tout systématisme, At a Georgia camp meeting, un ragtime articulé avec humour, When you wish upon a star, plein de tendresse garnérienne, Song of the Islands, dans lequel il joue en plus du célesta. Insistons bien, Paquette s'exprime dans un personnel et si l'on évoque parfois,Garner, Hines ou Eubie Blake, c'est pour l'esprit et non la lettre.
Tout le recueil porte la marque de la grande e.
Ce CD est distribué par Musik Direkt Regler - Remnastried 8 , 87675 Stötten -Allemagne.
Ce remarquable grand orchestre, formé l'an dernier, rassemble d'excellents musiciens sous la houlette de Marc Richard. Ces enregistrements du 8 janvier 2000 présentent un Paris Swing Orchestra sonnant de manière réjouissante sur un répertoire heureusement varié et constamment attrayant. Les arrangements de facture séduisante ont été relevés ou signés par Marc Richard et Jean-Pierre Dumontier. Les sections soufflent avec précision et chaleur, la rythmique tourne rond et les solistes montrent leur e, tout est donc réuni pour donner un album de qualité.
Les quatre membre de Formule 4 figurent dans l'orchestre qui profite de l'aubaine pour utiliser les performances du trio vocal (Christophe Davot, Didier Desbois, Gérard Siffert) dans plusieurs titres, à commencer par le premier : I got rhythm. Après l'exposé, Michel Bonnet à la trompette puis Michel Pastre au ténor prennent chacun deux chorus débordant de flamme, le trio vocal intervient puis fournit un fond sonore aux deux chorus scat de Patrick Bacqueville. Le morceau se conclut sur un chorus de clarinette de Marc Richard suivi d'un chorus d'ensemble, tout cela solidement swingué. On retrouve le trio vocal toujours fignolé et élégant dans Rockin' chair, My blue heaven, Nagasaki (où il est encadré par de brillantes interventions de Marc Richard à l'alto, Michel Pastre et d'ensembles robustes), Solitude (aux riches ensembles pleins de feeling), The song is ended (tout indiqué pour clore la série).
Dans cet album homogène, signalons Sent for you yesterday dans lequel le pétillant alto de Marc Richard répond aux ensembles, Jacques Schneck tient le rôle de Basic, Bacqueville celui de Jimmy Rushing (avec une ressemblance physique discrète), Michel Bonnet calque son solo sur celui d'Harry Edison. Pierre-Louis Cas apparaît au ténor. If l could be with you est également bien chanté par Patrick Bacqueville qui prend un magnifique solo de trombone, à noter aussi celui de Marc Richard (alto) et de Michel Pastre.
Michel Bonnet intervient brillamment à la Edison, dans Big John spécial. Entre les ensembles joyeusement swingués de Christopher Columbus s'intercalent les solistes Didier Desbois, jubilant à l'alto, Marcel Bornstein à la trompette, Jacques Schneck et Gilles Chevaucherie. Dans Peckin', allègrement enlevé aussi, on entend Pierre-Louis Cas, Christophe Davot dont la guitare fait monter la température de plus en plus, Bacqueville pour un vocal vociféré avec répliques du chœur de ses partenaires, Marc Richard toujours plein d'envolée à l'alto.
Ce premier disque est une réussite pour ce grand orchestre qui s'impose d'emblée parmi les meilleurs, espérons qu'on le verra fonctionner régulièrement.