Chroniqué dans le Bulletin HCF N° 688 — mars 2020
llo Pops, Keyhole blues, Up a lazy river, Dream a little dream, I cover the waterfront, Basin Street blues, I’ve got the world on a string, If, Meatball 1, 2, 3, Swing that music, That old feeling, Black and blue, Hello brother, Pops for president, Hello Pops reprise
Quelques précisions avant d’entrer dans le vif du sujet : le présent recueil, enregistré en 2011, a été publié pour la première fois, uniquement sur vinyle, la même année aux États-Unis. Il n’a été publié sur CD, toujours aux États-Unis, qu’en 2016 ; mais c’est seulement tout récemment, grâce à la persévérance de Raphaël Aubin, qu’il nous arrive. Malgré ce retard et compte tenu de l’intérêt qu’il devrait présenter pour nos lecteurs, nous avons jugé utile d’en faire la chronique.
Wycliffe Gordon, né en 1967 en Géorgie, est ce trombone prodige qui commença à jouer de son instrument à l’âge de 13 ans, attiré par les Hot Five et Hot Seven de Louis Armstrong : « Keyhole blues m’a donné envie de jouer du jazz », a-t-il déclaré, et c’est son admiration pour Satchmo qui l’a décidé à consacrer entièrement le présent recueil à son idole.
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En conclusion à cet émouvant et copieux hommage, une courte reprise de Hello Pops permet à Wycliffe Gordon d’exprimer encore une fois son admiration pour celui qui, à plus de deux générations d’écart, fut et reste encore son idole. Et je ne vois pas d’exemple d’un autre musicien de jazz ayant jamais eu une démarche semblable d’une telle ampleur, sans parler de la qualité, rare à notre époque, de cette musique purement jazz. (Dominique Brigaud)
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Chroniqué dans le Bulletin du HCF N° 690 — mai 2020
CD 1 - Fletcher Henderson : Gulf Coast blues, Charleston crazy, Chicago blues ; Bessie Smith : Weeping willow blues ; Ma Rainey : Jelly bean blues ; Fletcher Henderson : Shangai shuffle, The meanest kind of blues ; Maggie Jones : Screamin’ the blues ; Trixie Smith : Railroad blues ; Clara Smith : Shipwrecked blues ; Bessie Smith : Cake walking babies ; Fletcher Henderson : Money blues, Sugar foot stomp, What-cha-call-’em blues, T.N.T. ; Ethel Waters : Tell‘em about me ; Ma Rainey : Chain gang blues ; Fletcher Henderson : Nobody’s rose ; Ethel Waters : I’ve found a new baby ; Bessie Smith : Baby doll ; Fletcher Henderson : The stampede, Jackass blues, Alabama stomp ; Bessie Smith : Young woman’s blues
CD 2 - Fletcher Henderson : Henderson stomp, The chant, Clarinet marmalade ; Clarence Williams : Senegalese stomp ; Fletcher Henderson : Sweet thing, Baby won’t you please come home, Some of these days, Snag it, Stockholm stomp ; Bessie Smith : Alexander’s ragtime blues, Trombone cholly, Hot spring blues ; Fletcher Henderson : Sensation-stomp ; Wabash blues, The wang wang blues, St. Louis shuffle, P.D.Q. blues, Livery stable blues, I’m coming Virginia, The St. Louis blues, Goose pimples ; Bessie Smith : Dyin’ by the hour ; Fletcher Henderson : Hop off
CD 3 - Fletcher Henderson : King Porter stomp, Oh baby !, Feelin’ good, I’m feelin’ devilish, My pretty girl, Sugar foot stomp, I’m crazy about my baby, Just blues, Singin’ the blues, The house of David blues, Sugar ; Horace Henderson : Minnie the Moocher wedding day ; Fletcher Henderson : Shangai shuffle, Grand Terrace swing, Blue Lou, Stealin’ apples, Shoe shine boy, You can depend on me, Shufflin’ Joe ; Horace Henderson : Ain’t misbehavin’ ; Fletcher Henderson : Let’s go home ; Fletcher Henderson All Stars : Casey stew
“Les Trompettes de Fletcher” : impressions d’écoute
Laurent Verdeaux nous ayant fait l’exposé des motifs de l’entreprise menée avec son compère Didier Périer (cf. Bulletin 685, p. 26), je savais, avant de vous communiquer mon audition, qu’il ne s’agissait pas d’une énième édition quelconque de la production fletcherienne, mais plutôt de la mise en valeur, acoustique et technique, du considérable pupitre de trompettistes de cet orchestre fameux, sans négliger évidemment leurs collègues trombonistes, clarinettistes, tubistes, etc.
Avant de me lancer, curiosité aidant, dans la comparaison de certaines interprétations avec leurs correspondantes en éditions précédentes, vinyles ou CD, j’ai écouté ces trois disques en suivant sur mon système audio (que je détaille ci-dessous pour ceux que cela intéresse).
Mon impression immédiate a été la très grande propreté de la gravure réalisée, même pour les morceaux les plus anciens du CD1.
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On pourrait détailler ainsi chaque interprétation ; et toute nouvelle écoute mène à des découvertes pleines d’intérêt. Je dirai pour conclure : de la belle ouvrage, vraiment ! (Daniel Janissier)
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Chroniqué dans le Bulletin du HCF N° 687 février 2020
La collection Jazz Puzzles s’enrichit d’un troisième volume. Le premier dressait le portrait de quatorze musiciens néo-orléanais, le deuxième s’intéressait aux orchestres qui se produisaient sur les riverboats1. Le présent ouvrage met en lumière les lieux périphériques des deux grandes villes louisianaises, La Nouvelle-Orléans et Baton Rouge, dans lesquelles, entre les deux guerres mondiales, se sont implantés nombre de cabarets et de dancings, ainsi que les musiciens qui s’y sont produits.
Le développement de la plupart de ces établissements s’explique par le contexte historique de l’époque. L’entrée en guerre des États-Unis (avril 1917) fit affluer des milliers de soldats et de marins à La Nouvelle-Orléans, où se trouvaient un camp d’entraînement et une base navale. Aussitôt les autorités civiles et militaires prirent des mesures pour interdire aux bars, hôtels et restaurants de vendre de l’alcool aux militaires. Par crainte de voir se propager alcoolisme et maladies vénériennes, l’armée procéda à la fermeture, en novembre 1917, du quartier de Storyville, symbole du divertissement et de la débauche. Finalement, au cours de l’année 1918, police et fonctionnaires gouvernementaux firent la chasse aux contrevenants, si bien que la clientèle désireuse de s’amuser se déplaça dans les faubourgs où s’élevèrent bientôt de grandes salles où l’on pouvait dîner, danser et même jouer.
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Ce nouveau volume de la collection Jazz Puzzles, par la richesse de son contenu, rend hommage aux acteurs, souvent oubliés, de la vie musicale néoorléanaise. (Alain Carbuccia)
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GRAND PRIX
GUILLAUME NOUAUX
& THE STRIDE PIANO KINGS
Chroniqué dans le Bulletin HCF N° 693
PRIX SPÉCIAL DU JURY
JEAN-PIERRE BERTRAND
"MOSAIC"
Black & Blue BB 1084 - SOCADISC
Chroniqué dans le Bulletin HCF N° 687
PRIX INSTRUMENTISTE
WYCLIFFE GORDON
"HELLO POPS !"
A TRIBUTE TO LOUIS ARMSTRONG
Blues Back Records 85767 89512
Chroniqué dans le Bulletin HCF N° 688
PRIX RÉÉDITION
FLETCHER HENDERSON
& HIS ORCHESTRA
"LES TROMPETTES DE FLETCHER 1923-1941"
3 CD Frémeaux & Associés FA 5754
Chroniqué dans le Bulletin HCF N° 690
PRIX LIVRE
JAZZ PUZZLES VOL.3
New Orleans and Baton Rouge
Suburban Jazz
par Dan Vernhettes et Bo Lindström
Chroniqué dans le Bulletin HCF N° 687
LE JURY A TENU À DISTINGUER ÉGALEMENT LES TROIS RECUEILS SUIVANTS :
ALBERT AMMONS BOOGIE WOOGIE KING - COMPLETE WORK
Editions Cafe Society
Chroniqué dans le Bulletin du HCF n° 681 de Juillet 2019
Coffret de 30x30x3 cm comprend :
- Un livret (en anglais) de 192 pages, illustré de nombreuses images ou photographies N&B et couleur.
- Un ensemble de 9 CD
- Un DVD de 30 minutes.
Tirage limité à 500 exemplaires.
ll s'agit du Grand Oeuvre de Michel Pfau, formidable somme de connaissances consacrées au pianiste Albert Ammons, amassées pendant des années au prix de recherches intenses, voire acharnées, et inventoriant tout ce qu'il est possible de savoir du Roi du Boogie Woogie.
C'est hélas au moment de concrétiser les résultats de cette quette opiniâtre que Michel Pfau nous a quittés, un triste jour de 2013. Laissant toutefois à ses proches les prescriptions nécessaires à l'édition d'un ouvrage permettant à tout un chacun de profiter de sa précieuse étude. C'est à cette lourde tache que se sont dévoués trois de ses amis très proches - Gisele Larrivée, Michel Dovaz, Jean-François Cangardel - à qui nous devons la présente publication.
Sous la forme d'un impressionnant coffret sont réunis : un copieux livret regroupant tout ce qui peut être connu de l'œuvre et de la carrière d'Albert Ammons, neuf CD contenant la quasi-totalité de ses enregistrements, soit plus de deux cents morceaux en comptant les secondes prises, un DVD dans lequel on trouvera toutes les apparitions du pianiste à l'écran - dont le moyen-métrage Boogie Woogie Dream - ainsi que de rares documents visuels...
2 CDS
Guillaume Nouaux est un personnage étonnant à plus d'un titre (c'est le cas de le dire). Batteur, il incarne la technique sans épate, la puissance sans effort, un swing de tous les instants, une capacité d'écoute et d'adaptation très développée...
L'incontournable Guillaume Nouaux a toujours une idée en tête. La dernière en date de ses idées lui est venue de l'audition (fortuite) de Zutty & The Clarinet Kings remontant à 1967 et résultant d'une séance très clarinettistique du grand Zutty Singleton ... Les options : on fera varier le personnel et se relayer 4 pianistes et 11 clarinettistes triés sur le volet, appréciés des scènes festivalières au hasard des programmations et des rencontres. Seul restera omniprésent Guillaume Nouaux lui-même, capable de tant de façons de s'exprimer qu'on aura l'impression d'entendre plusieurs batteurs dont le point commun serait le swing dont ils font preuve.
Une fois le projet bouclé, passage à l'acte et sollicitation des intéressés. Les onze clarinettistes sont enthousiasmés. Mais, vu leur éparpillement géographique, il faut un bon bout de temps pour profiter de la présence, en ordre dispersé, dans la région parisienne d'un Louisianais : Evan Christopher, d'un Finlandais : Antti Sarpila, d'un Allemand : Engelbert Wrobel, d'un Japonais : Eiji Hanaoka, de deux Hollandais : Frank Robertscheuten et David Lukas . Ajoutez un Espagnol (Parisien d'adoption) : Essaie Cid et trois Français : Aurélie Tropez, Jean-François Bonnel, Jérôme Gatius, et vous aurez une idée du panel de ce côté-là. Quant au quarteron de pianistes, il comporte un Italien (Luca Filastro), un Hollandais (Harry Kanters) et deux Français (Jacques Schneck et Alain Barrabès).
Avec de la patience, on finit par y arriver pour un résultat tout à fait remarquable, dont l'homogénéité démontre à quel point cette musique est fédératrice : là où on se serait attendu à un catalogue d'impressions disparates, on se retrouve devant une sorte de réunion de famille où divers accents marquent la même langue. Et, comme la clarinette est l'instrument par excellence du style Nouvelle-Orléans, l'origine de cette langue saute aux oreilles...
PRIX GOSPEL 2019
au DVD
ARETHA FRANKLIN – “AMAZING GRACE”
Metropolitan Filmexport EDV 518
Chroniqué dans le Bulletin du HCF du n° 684
En anglais - Sous-Titré en français (sauf pour les paroles des cantiques)
- 1ere soirée
- 2e soirée
- générique de fin
Ce concert fut enregistré en janvier 1972 et publié en vinyle, sous le titre Amazing Grace, bien avant de l'être en double CD Atlantic 29061 ...
Pour ce DVD, le document filmé (tourné en 16 mm) prend parfois des allures de reportage, ce qui ne déplaira pas aux cinéphiles. On pénètre dans les coulisses de la mission à l'heure des ultimes préparatifs, puis dans l'église au moment des dernières mises au point, avant de suivre l'entrée en scène des choristes cheminant sur un souple tempo moyen avec une démarche dansante accompagnée de claquements de mains. Ce chœur - galvanisé par la gestuelle de son chef, Alexander Hamilton - sera constamment à l'écran. Il contribuera à la ferveur des deux soirées, tantôt assis, tantôt debout, frappant dans les mains avec énergie, certains choristes se dressant soudain à l'improviste pour héler la chanteuse. De nombreux plans de l'assistance témoignent de sa communion avec les acteurs d'une cérémonie qui n'a rien de statique ou de compassé : on prie, on rit, on applaudit, on marque le contretemps, on se lève, on danse sur place, éventuellement devant l'orchestre.
On assiste aux entrées et aux sorties d'Aretha Franklin, à ses apartés avec le révérend. Des plans de coupe témoignent de son émotion lors de l'intervention de son père. On perçoit l'affairement de l'équipe de réalisation, son envie de capter au plus près les comportements : de là les zooms rapides, le fréquent retour aux gros plans, l'emploi de contre-plongées renforçant la majesté de la chanteuse. C'est tout le déroulement complexe d'un spectacle d'exception qu'il nous est donné d'appréhender de l'intérieur autant que de l'extérieur.
Il n'existe probablement pas de document semblable à celui-ci. On a parlé d'événement à son propos : pour une fois le mot n'est pas trop fort.
Extraits de la Chronique de Jacques Canérot, publiée dans le Bulletin du HCF n° 684 de Novembre 2019
PRIX LIVRE
RABBIT'S BLUES
The Life and Music of Johnny Hodges
de
Oxford University Press, 2019.
Relié, 227 pages. (23,6 x16 cm)
Cahier photos en noir et blanc & couleur
ISBN 978-0-065392-7 .
En anglais.
Vingt chapitres pour cerner la personnalité complexe d'un des saxophonistes majeurs de l'histoire du jazz. Si l'auteur suit la chronologie de la vie et de la carrière du musicien, il l'interrompt souvent de développements sur des sujets spécifiques : la place d'Hodges au sein de l'orchestre d'Ellington, ses rapports avec les autres musiciens, ses relations familiales. Sont également abordées les questions d'ordre musical, comme les rapports entre jazz et danse, les évolutions consécutives à l'avènement du bop de Charlie Parker et, bien sûr, la formation et l'épanouissement d'un style caractérisé par un traitement particulier du son. Quant à la relation entre Johnny Hodges et Duke Ellington, faite d'estime et d'une réelle connivence, elle occupe une place centrale dans l'ouvrage.
L'ampleur des recherches effectuées par l'auteur est impressionnante, qu'il s'agisse de textes autobiographiques de musiciens, d'interviews, d'ouvrages critiques, de dictionnaires, de magazines (le Bulletin du Hot Club de France n'est pas oublié). Une vingtaine de photographies complète utilement cette biographie « éditée avec soin, documentée, riche en études comme en anecdotes », consacrée à un artiste prestigieux de la musique de jazz.
(Chronique détaillée, de Jacques Canérot, dans le Bulletin du HCF n° 685 - décembre 2019)
Chroniqué dans le Bulletin du HCF N° 687 février 2020
La collection Jazz Puzzles s’enrichit d’un troisième volume. Le premier dressait le portrait de quatorze musiciens néo-orléanais, le deuxième s’intéressait aux orchestres qui se produisaient sur les riverboats1. Le présent ouvrage met en lumière les lieux périphériques des deux grandes villes louisianaises, La Nouvelle-Orléans et Baton Rouge, dans lesquelles, entre les deux guerres mondiales, se sont implantés nombre de cabarets et de dancings, ainsi que les musiciens qui s’y sont produits.
Le développement de la plupart de ces établissements s’explique par le contexte historique de l’époque. L’entrée en guerre des États-Unis (avril 1917) fit affluer des milliers de soldats et de marins à La Nouvelle-Orléans, où se trouvaient un camp d’entraînement et une base navale. Aussitôt les autorités civiles et militaires prirent des mesures pour interdire aux bars, hôtels et restaurants de vendre de l’alcool aux militaires. Par crainte de voir se propager alcoolisme et maladies vénériennes, l’armée procéda à la fermeture, en novembre 1917, du quartier de Storyville, symbole du divertissement et de la débauche. Finalement, au cours de l’année 1918, police et fonctionnaires gouvernementaux firent la chasse aux contrevenants, si bien que la clientèle désireuse de s’amuser se déplaça dans les faubourgs où s’élevèrent bientôt de grandes salles où l’on pouvait dîner, danser et même jouer.
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Ce nouveau volume de la collection Jazz Puzzles, par la richesse de son contenu, rend hommage aux acteurs, souvent oubliés, de la vie musicale néoorléanaise. (Alain Carbuccia)
Lire l'intégralité de cette chronique dans le Bulletin du HCF N° 687 février 2020
GRAND PRIX
au Coffret de 9 CD & 1 DVD
conçu par Michel Pfau
ALBERT AMMONS BOOGIE KING - COMPLETE WORK
Chroniqué dans le Bulletin du HCF n° 681
PRIX SPECIAL DU JURY
au Double CD
GUILLAUME NOUAUX AND THE CLARINET KINGS
Chroniqué dans le Bulletin du HCF du n° 685
LE JURY A TENU À DISTINGUER ÉGALEMENT LES TROIS RECUEILS SUIVANTS :
JOE ALTERMAN
More Cornbread/Live !
CD Autoproduit
Chroniqué dans le
Bulletin du HCF n° 678
HOT SWING SEXTET
“ Black Market Stuff "
CD Melodinote MEL07
Chroniqué dans le
Bulletin du HCF n° 674
WYNTON MARSALIS
“ Bolden ”
CD Blue Engine Records
Chroniqué dans le
Bulletin du HCF n° 660
MEM’ORY – “RAGTIM’ORY”
CD Frémeaux & Associés FA 8563
Enregistré début 2018, “Ragtim’Ory” est le deuxième disque réalisé par l’orchestreMem’Ory que dirige Michel Bonnet. Nous avions dit grand bien du premier (voir Bulletin 643 de août-septembre 2015), intitulé “Muskrat Ramble”, et se retrouvent ici les mêmes qualités, la composition de l’orchestre restant inchangée : Michel Bonnet (trompette et leader), Patrick Bacqueville (trombone et chant), Guy Bonne (clarinette), Jacques Schneck (piano), Christophe Davot (guitare), Enzo Mucci (contrebasse) et Michel Sénamaud (batterie).C’est au grand tromboniste Nouvelle-Orléans Kid Ory que rend hommage, depuis 2007, cet orchestre constitué de musiciens de tout premier plan, qui pratiquent ce style avec un tel naturel que l’on croirait entendre le fameux Kid Ory’s Creole Jazz Band. Il importe de souligner combien Michel Bonnet a déployé d’énergie, d’opiniâtreté et de talent pour atteindre ce résultat, mais aussi combien chacun des membresdu groupe contribue à cet achèvement. Ainsi, à la trompette, lorsqu’il joue dans le chapeau, Michel Bonnet est proche de Mutt Carey, avec davantage d’attaque, de mordant, tandis que, ouvert, il fait penser à des trompettes plus puissants comme Andrew Blakeney. Guy Bonne, très agile dans son emploi de tous les registres à la clarinette, à la sonorité proche de celle d’Omer Simeon et de Darnell Howard, excelle à fondre sa partie dans les ensembles et se montre convaincant en solo. Il faut mettre en avant Patrick Bacqueville, qui réussit l’impensable, se mettre dans la peau de Kid Ory : qu’il joue ouvert ou bouché (utilisant par exemple comme sourdine une boîte vide de Ricoré !), on jurerait que ses glissandos et son ‘growl’ émanent du Kid lui-même.
Un autre point fort de la formation est sa rythmique, bien soudée sans jamais être lourde. Michel Sénamaud fait revivre Minor Hall, avec ses quatre temps par mesure à la grosse caisse, ses prodigieux roulements « serrés » et l’accentuation du contretemps sur la grande cymbale pour faire monter la tension au paroxysme ; Jacques Schneck, au jeu toujours bien adapté, peut parfois évoquer Don Ewell, tandis que Christophe Davot et Enzo Mucci assurent à la perfection cette pulsation soyeuse et confortable qui caractérise les meilleurs de leurs confrères originaires de La Nouvelle-Orléans.
Ici, tout le monde est à l’unisson et swingue impétueusement des thèmes de ragtime ou apparentés. Le ragtime, c’était la première rythmification de la musique classique de la seconde partie du XIXe siècle ou du début du XXe. La plupart des thèmes choisis datent de cette époque, avec par exemple pour auteurs Scott Joplin ou encore Debussy avec Le petit Nègre, mais on trouve aussi un ragtime composé récemment, le Bis Scott rag de Claude Bolling. Le texte du livret par Philippe Baudoin, très documenté, donne toutes les précisions voulues sur le ragtime et les morceaux interprétés. Mis à part quatre plages : Chrysanthemum et Sensation (inspirés de leur version par Mutt Carey), The entertainer (version différente de celle du premier disque de Mem’Ory) et Tiger rag (seul thème du présent CD à avoir été interprété par le Creole Jazz Band de Kid Ory), toutes les autres sont des versions orchestrales inédites, élaborées à partir des seules partitions originales pour piano, à l’exception de deux morceaux qui ont été adaptés à l’esprit du ragtime par l’orchestre : La Marseillaise (dont nous connaissons d’autres interprétations jazzées) et Le P’tit Quinquin. Concernant cette dernière chanson, emblème des Ch’tis , composée en 1853 à l’époque du cake-walk – ancêtre du ragtime –, une surprise attend les auditeurs : les paroles en sont chantées par Patrick Bacqueville, avec l’accent le plus authentique qui soit puisqu’il est lui-même un Ch’ti ; cette interprétation constitue en fait un remerciement, en forme de clin d’oeil, à Henri et Jacqueline Delhaye, deux autres Ch’tis , membres du HCF, qui ont sponsorisé la production de cet album.
Quelques notes au fil des plages. Chrysanthemum est un thème qui se prête bien au jazz et l’auditeur est donc immédiatement conquis par de superbes rugissements de trompette, grondements de trombone et enjolivures de clarinette ; il ne reste plus qu’à savourer la suite. The Entertainer, thème fort connu et swingant, est enrichi d’un beau solo de trompette. The suffragette, joué en valse lente, s’éloigne un peu du jazz. Au contraire, Bis Scott rag, de Bolling, se prête particulièrement bien au swing ; il contient en outre un excellent et, pour une fois, assez long solo de trompette dans le chapeau , puis une énergique intervention de trombone (exactement ce que l’on aime), enfin un remarquable solo de clarinette ; et, dans la coda, une citation de Borsalino par la trompette en guise de salut à Claude Bolling. Le petit Nègre, célèbre composition de Debussy, se prête également fort bien au swing et l’orchestre en donne une version entraînante, avec une superbe partie de trombone à la Kid Ory qui vitalise l’ensemble de l’interprétation. On admire aussi le jeu assuré, bien découpé, de Michel Bonnet ainsi que celui de Guy Bonne, fluide alors que sa clarinette conserve une sonorité charnue. Le tout emmené par la rythmique, qui swingue férocement. Chicken reel nous est aussi familier car il servit d’indicatif à l’émission télévisée Histoires sans paroles ; il comporte une phrase récurrente, jouée à la flûte à bec par Michel Bonnet, avant que l’orchestre n’enchaîne avec sa version ragtime. La Marseillaise est une autre des meilleures exécutions du recueil, son astucieux arrangement se montrant propice au swing. Dans la belle ballade Solace, de Scott Joplin, on retrouve la ‘spanish tinge’ chère à Jelly Roll Morton, c’est-à-dire un aspect rythmique un peu chaloupé ; on entend au début un duo trompette/guitare, ensuite vient le piano, puis l’orchestre. Après Le P’tit Quinquin, fort réussi dans son genre, vient Rubber plant rag, solidement swingué, surtout connu au travers de l’emprunt qu’en a fait Sidney Bechet en 1950, le rebaptisant Moulin à café. A real slow drag, tiré de l’opéra-ragtime Treemonisha de Joplin, joli morceau en tempo lent qui se rapproche du classique, est chanté à deux voix au début (Patrick Bacqueville et Christophe Davot), puis à quatre (en ajoutant Guy Bonne et Michel Bonnet). L’album se termine en beauté par deux autres thèmes superbement swingués qui nous comblent : Sensation et Tiger rag. Ce CD sera disponible à partir de sa soirée officielle de présentation, prévue le vendredi 14 décembre 2018 au Jazz Café Montparnasse. (F.A.)
PRIX SPÉCIAL DU JURY
à
DUKE ELLINGTON“THE TREASURY SHOWS Vol. 25”
PRIX LIVRE
RABBIT'S BLUES
The Life and Music of Johnny Hodges
de
Oxford University Press, 2019.
Relié, 227 pages. (23,6 x16 cm)
Cahier photos en noir et blanc & couleur
ISBN 978-0-065392-7 .
En anglais.
Vingt chapitres pour cerner la personnalité complexe d'un des saxophonistes majeurs de l'histoire du jazz. Si l'auteur suit la chronologie de la vie et de la carrière du musicien, il l'interrompt souvent de développements sur des sujets spécifiques : la place d'Hodges au sein de l'orchestre d'Ellington, ses rapports avec les autres musiciens, ses relations familiales. Sont également abordées les questions d'ordre musical, comme les rapports entre jazz et danse, les évolutions consécutives à l'avènement du bop de Charlie Parker et, bien sûr, la formation et l'épanouissement d'un style caractérisé par un traitement particulier du son. Quant à la relation entre Johnny Hodges et Duke Ellington, faite d'estime et d'une réelle connivence, elle occupe une place centrale dans l'ouvrage.
L'ampleur des recherches effectuées par l'auteur est impressionnante, qu'il s'agisse de textes autobiographiques de musiciens, d'interviews, d'ouvrages critiques, de dictionnaires, de magazines (le Bulletin du Hot Club de France n'est pas oublié). Une vingtaine de photographies complète utilement cette biographie « éditée avec soin, documentée, riche en études comme en anecdotes », consacrée à un artiste prestigieux de la musique de jazz.
(Chronique détaillée, de Jacques Canérot, dans le Bulletin du HCF n° 685 - décembre 2019)
Chroniqué dans le Bulletin du HCF N° 687 février 2020
La collection Jazz Puzzles s’enrichit d’un troisième volume. Le premier dressait le portrait de quatorze musiciens néo-orléanais, le deuxième s’intéressait aux orchestres qui se produisaient sur les riverboats1. Le présent ouvrage met en lumière les lieux périphériques des deux grandes villes louisianaises, La Nouvelle-Orléans et Baton Rouge, dans lesquelles, entre les deux guerres mondiales, se sont implantés nombre de cabarets et de dancings, ainsi que les musiciens qui s’y sont produits.
Le développement de la plupart de ces établissements s’explique par le contexte historique de l’époque. L’entrée en guerre des États-Unis (avril 1917) fit affluer des milliers de soldats et de marins à La Nouvelle-Orléans, où se trouvaient un camp d’entraînement et une base navale. Aussitôt les autorités civiles et militaires prirent des mesures pour interdire aux bars, hôtels et restaurants de vendre de l’alcool aux militaires. Par crainte de voir se propager alcoolisme et maladies vénériennes, l’armée procéda à la fermeture, en novembre 1917, du quartier de Storyville, symbole du divertissement et de la débauche. Finalement, au cours de l’année 1918, police et fonctionnaires gouvernementaux firent la chasse aux contrevenants, si bien que la clientèle désireuse de s’amuser se déplaça dans les faubourgs où s’élevèrent bientôt de grandes salles où l’on pouvait dîner, danser et même jouer.
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Ce nouveau volume de la collection Jazz Puzzles, par la richesse de son contenu, rend hommage aux acteurs, souvent oubliés, de la vie musicale néoorléanaise. (Alain Carbuccia)
Lire l'intégralité de cette chronique dans le Bulletin du HCF N° 687 février 2020
PRIX SPÉCIAL DU JURY
DUKE ELLINGTON TREASURY SHOWS
Ensemble de 25 volumes publiés
D. E. T. S. N° 903 001 à 903025
LE JURY A TENU À DISTINGUER ÉGALEMENT LES QUATRE RECUEILS SUIVANTS :
PAULINE ATLAN
" Le Monde de Fats "
CD Ahead AH 835.2
JOE ALTERMAN
" Comin' Home To You "
CD Boby 8882295532549
HARLEM À LIMOGES
CD Ville de Limoges / Bfm © 835.2
THE SAVORY COLLECTION 1935-1940
CD - Coffret Mosaic MD6-266