Cercle d'Etudes : samedi 21 janvier 2023, 14h30, péniche Le Marcounet (au pied du Pont-Marie, 75004- Paris – métro Pont-Marie ou Saint-Paul)
photo : Baby Laurence, Pete Nugent, Honi Coles, Cholly Atkins, and Bunny Briggs au festival de Newport en 1962
Consacré à la danse à claquettes dans le jazz, il sera animé par Isabelle Marquis, qui voue une véritable passion à la danse, en particulier dans le domaine du jazz. Sa présentation sera émaillée de la projection de nombreux documents visuels (extraits de films) et audio. Laissons-lui la parole :
« Claquettes et tap dancers : histoire(s) d'échanges et de transmission », par Isabelle Marquis
« Invité en 1998 à la Maion Blanche, Savion Glover, tap dancer star de la jeune génération, se fendra d'un joli speech à l'adresse du président Clinton, saluant la reconnaissance de cette expression artistique originale, née aux États-Unis, à la fois ancrée dans la tradition et sans cesse renouvelée. Savion évoquera les grands maîtres de la tap dance, « ceux qui l'ont élevé, lui ont tout appris et lui ont donné le goût de transmettre à son tour ». Parmi lesquels Jimmy Slyde, invité lui aussi, et que nous avons eu la chance de voir s'installer à Paris dans les années 70. À son apogée dans les années 30, la tap dance ou claquettes en français, connaîtra une longue traversée du désert après la Seconde Guerre mondiale, avec le déclin du Vaudeville et l'avènement de la télévision qui investit les foyers. Tandis que certains danseurs apparaissent comme invités de cœur dans des émissions de télévision produites par des artistes du show business blanc (comme les Four Step Brothers, régulièrement invités par Dean Martin, ou Arthur Duncan par Lawrence Welk), la plupart des artistes, notamment les Noirs américains qui n'ont pu se faire une place au cinéma à l'instar de Fred Astaire ou Gene Kelly, se retrouvent sans travail, tombent dans l'oubli, voire la dépression. Il faudra attendre les années 70 pour que certains soient redécouverts, souvent par des femmes concernées par la préservation et la transmission de cet art de tradition orale ou d'imitation. Enfin, Gregory Hines, danseur, chanteur, acteur charismatique, aura un rôle majeur dans le « revival » de la tap dance à partir des années 80, toujours attentif à faire se rencontrer les anciens et les jeunes dans un échange créatif et un respect mutuel.
Avec l'appui de documents iconographiques, de photos (souvent issus de notre collection) et surtout de nombreuses vidéos, nous évoquerons les origines de la tap dance, les grands maîtres connus (Bill Bojangles Robinson, John W.Bubbles, les Nicholas Brothers, Baby Laurence...) et moins connus, notamment les danseuses (Cora La Redd, Jeni Le Gon, Juanita Pitt...) et aussi des danseurs contemporains qui renouvellent cet art toujours en évolution. »
FRANCOIS ABON VICE PRESIDENT HCF PARIS
